
Mathias, aux dernières nouvelles de toi sur kreyoldiaspower.net, tu étais un joueur du Seongnam FC. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Ça a été une saison très enrichissante au Seongnam FC, aujourd’hui je suis de retour en Bulgarie à Varna.
-Pourquoi avoir décidé de mettre un terme à ton aventure sud-coréenne ?
La saison ne s’est pas déroulée comme je l’attendais, j’ai joué 22 matchs la moitié en tant que titulaire. Je n’ai pas eu beaucoup de chance, je suis celui qui a le plus touché le poteau de mon équipe par exemple. Ça ne s’est pas passé comme je voulais sur le terrain mais en dehors du terrain j’ai beaucoup appris sur moi-même. C’est sûrement paradoxal mais hors du terrain, j’ai tellement appris que c’est une saison que je n’oublierai pas.
-Qu’en garderas-tu comme souvenir ?
Franchement, c’est un pays à part, une autre culture. Ça m’a donné une autre vision du monde, une autre façon de voir l’éducation et de voir les choses. Je conseille à tout le monde de visiter ce pays. Niveau foot, leur façon de travailler était un peu difficile.
Parmi tes nombreuses expériences footballistiques, à quel rang classes-tu celle-là ?
Ça va être compliqué car comme je l’ai dit, le foot ça ne s’est pas hyper bien passé. Il y a certains matchs où tout se passait très bien, d’autres un peu moins où on me demandait beaucoup. Vraiment hors du terrain, je la mets en numéro un mais sur le terrain par rapport à la manière de travailler de voir le foot… Je la mets avant-dernière.
Par curiosité, quelle est la dernière ?
La Georgie a été ma pire expérience au niveau du foot !
Tu es de nouveau un joueur du Cherno More Varna, comment ce transfert a t-il été possible ?
Ça s’est fait tout simplement ! Depuis que je suis parti du club on me demandait toujours quand j’allais revenir. Ils m’ont toujours dit que la porte était ouverte. J’avais la possibilité d’aller ailleurs à la base mais ça ne s’est pas fait pour un problème de contrat. Je voulais signer un an et demi en Inde mais il n’y a pas eu d’accord. Du coup, je me suis dit que je retourne à Varna. J’ai vu qu’il y avait une bonne équipe, le coach voulait de moi… Varna, c’est un peu comme chez moi !
De retour à Varna, comment les choses se sont passées pour toi ?
J’ai eu vraiment peur de revenir ici parce que j’avais laissé une bonne image mais je l’ai pris comme un défi à relever. Mon retour, c’était génial, même si ça m’a fait un peu bizarre ! Je me sens un peu vieux car il y a des jeunes qui sont dans l’équipe maintenant et qui étaient ramasseurs de balles lors de mon premier passage (rires). Le public m’a fait un accueil de fou ! Lors de la préparation, j’ai marqué plusieurs buts. Pour le premier match de reprise je marque, à domicile aussi je marque contre le Levski Sofia le gros club bulgare. Mon premier match à domicile, ça a été vraiment spécial avec un stade plein et un bel accueil, ça m’a vraiment touché !
-Il y a quelques mois tu nous confiais vouloir finir ta carrière à Varna en Bulgarie. Tu y es à nouveau, doit-on croire que Mathias Coureur se dirige vers une fin de carrière ?
Oui, c’est vrai ! Rien n’est sûr mais mon âge montre que c’est la direction qu’on prend. La seule chose qui pourrait me faire changer d’avis, ce serait un gros contrat qui ne peut se refuser parce que ce sera le dernier de ma carrière. Mais pour l’instant, on se dirige vers une fin de carrière à Varna.
-Depuis mars 2020 le monde est à l’arrêt à cause de l’épidémie du Covid-19. Comment cela se passe pour toi en Bulgarie ?
Je suis un peu dégouté parce que j’avais bien débuté la saison. En quatre matchs, j’avais mis deux buts une passe décisive on n’a pas perdu et on jouait pour être dans les six premiers. Sinon, le confinement se passe bien, je ne le prends pas mal à part pour le foot bien sûr.
Les mesures de confinements sont-elles aussi strictes qu’en France ?
Je pense que c’est un peu moins stricte qu’en France car en France on ne respecte rien donc les règles sont plus strictes. Ici, on respecte un peu plus, les gens ne sont pas trop dehors et ils ont des masques. Si tu vas à la banque, il faut avoir un masque et on te donne du gel sinon tu ne rentres pas. Je sais que chaque ville est fermée, si tu es de Sofia, tu ne peux pas venir à Varna sauf si ton adresse est à Varna.
Que fais-tu pour occuper tes journées durant le confinement ?
En ce moment, je dors très tard. La journée, j’essaye de faire deux séances de sport ! De temps en temps, je demande au responsables du club s’ils peuvent ouvrir le stade pour pouvoir courir et toucher un peu le ballon. Sinon c’est à domicile sur youtube et facebook avec DC Training, Coaching Pof et Pamela Reif.
Avez-vous un programme sportif ? Si oui en quoi consiste t-il ?
On avait un programme durant les deux premières semaines quand tout n’était pas encore à l’arrêt. Tous les deux trois ou trois jours par groupe de deux ou trois joueurs, le préparateur physique nous faisait courir et nous envoyait ce qu’on devait faire à domicile. Depuis le pays est à l’arrêt complet et le championnat aussi donc on est libre. Je continue à m’entraîner tout seul.
J’ai vu que tu réalises des lives sur Instagram avec des footballeurs. Peux-tu nous parler de ce concept ?
Le concept est simple et s’appelle “Il faut aimer le football” ! J’ai eu l’idée car avec mon pote Wesley on a fait un live. Je l’ai connu au centre de formation, il a signé à Newcastle mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Il s’est reconverti hors du foot à 25 ans, ça m’a beaucoup intéressé, j’aime bien ce qu’il est devenu. On a discuté, on s’est beaucoup livré sur nos carrières ! Ça permet de voir le foot avec l’œil d’un footballeur. Par exemple, on critique beaucoup un joueur qui n’est pas bon sur le terrain mais on oublie que c’est un être humain et qu’il y a des choses derrières, qu’il peut avoir des problèmes. Des fois, on se demande pourquoi il a fait ce choix-là mais on oublie qu’il y a des gens qui nous aident à faire notre carrière ; qu’on peut ne pas choisir les bonnes personnes. Je veux faire ressortir le bon côté et le côté sombre du foot ! Pour moi, le foot, c’est une école de la vie ! Les lives, c’est pour dire qu’être footballeur ce n’est pas simple et ce n’est pas que courir derrière un ballon. Et puis je kiffe parler comme ça ! J’espère qu’on sera plus nombreux à regarder ça et que d’autres joueurs vont se livrer.
Aurais-tu un petit message à faire passer à ceux qui nous lisent ?
C’est toujours le même conseil et dans mes lives, il revient souvent : “battez-vous pour vos rêves et ne lâchez rien” ! Merci à ton média de s’intéresser à moi et j’espère que tu auras plus de personnes qui vont lire parce que tu fais de superbes interviews. Et vive la Martinique aussi…
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