
Louis, cela fait désormais un an que tu es au SS Matelica. Comment cela se passe au club pour toi ?
Ça fait un peu plus d’un an maintenant et ça se passe dans un très bon environnement. C’est un super club, très professionnel. C’est l’un des rares en Série D et il est même réputé pour son professionnalisme. Tu évolues vraiment dans un environnement serein où tu peux penser uniquement au football. C’est vraiment agréable !
-Tu as quitté ton ancien club dans l’espoir de trouver de meilleures conditions de travail tout en continuant à progresser au niveau du temps de jeu. Est-ce que tu es désormais satisfait à ce niveau ?
À Rotonda ça s’est mal passé. J’avais du temps de jeu mais ce n’était pas un très bon club de série D. Je suis parti pour trouver un club avec un peu plus renommé, où je pourrais travailler plus sereinement. L’offre de Matelica est arrivée mais ici il faut l’avouer, je n’ai pas beaucoup de temps de jeu. On a une équipe très compétitive, d’ailleurs, nous ne sommes pas premiers du classement pour rien. Il y a des défenseurs un peu plus expérimentés que moi. Malgré ça, je me suis senti vraiment bien dans ce club surtout à partir de novembre dernier. J’ai ressenti une évolution et une amélioration, j’ai vraiment acquis de l’expérience. Le coach et le directeur sportif aussi ont noté mes progrès. J’ai évolué, je n’ai pas perdu mon temps ! Mais d’un autre côté, je n’ai pas beaucoup de temps de jeu, c’est vrai. Je ne suis pas titulaire ce qui reste mon objectif mais j’ai quand même pu entrer en jeu huit fois cette saison.
Comment juges-tu votre début de saison 2019-2020 ?
Ça a été un peu compliqué car du groupe de l’année dernière, nous ne sommes que quatre joueurs à être restés au club. Tu imagines le changement ! Je pense que c’est à cause de ça, on ne se connaissait pas. Il n’y avait pas beaucoup de compréhension ou de feeling sur le terrain. Aussi, on a recruté beaucoup de bons joueurs, ils avaient l’habitude de voir les autres jouer pour eux. Là, il fallait qu’on fasse tous l’effort de s’habituer les uns aux autres pour trouver de la cohésion. On a eu un peu de mal. Ensuite, il y a eu un changement d’entraîneur et c’est ce qu’il nous fallait. Ça nous a reboostés et après la machine a démarré.
Votre progression a été stoppée par l’épidémie du Cofid-19, comment vis-tu cela toi qui est en Italie un des plus gros foyers de l’épidémie ?
On a été dedans dès le début. Dès que c’est arrivé en Europe, on en parlait déjà dans les vestiaires mais bon on n’aurait jamais cru en arriver à ce point-là. De mon côté, avec ma fiancée, on le vit bien. Enfin moins mal qu’au nord de l’Italie car ils ont été très touchés. Nous, on a très peu de cas dans notre ville, à part quelques-uns qui se sont déclarés récemment. Du coup on est confinés, on le vit normalement avec beaucoup de patience et d’espoir.
Beaucoup de joueurs ont choisi de rentrer dans leurs pays d’origines. Cela n’a pas été une option pour toi de rentrer en France ou à La Réunion ?
Avec du recul, c’est vrai que si j’avais su qu’on en serait à ce point, peut-être que je serais rentré… Mais non, je n’ai pas fait le choix de quitter l’Italie parce qu’on ne savait pas encore comment allait se dérouler la fin du championnat. Il était de mon devoir de rester. Non, ce n’était même pas un devoir, c’était vraiment normal pour moi de rester ici et d’attendre. Si on reprenait l’entraînement ou s’il fallait faire quoi que ce soit d’autre, il fallait que je sois là donc je suis resté. On attend toujours de savoir ce qui va se passer mais tranquillement.
Est-ce que vous avez une perspective de reprise ou cela se penche plutot pour une annulation de la saison ?
C’est très flou pour le moment, même nous on a du mal à comprendre. Beaucoup d’équipes, de joueurs, les acteurs numéro un du football sont pour l’arrêt du championnat. Pourtant, au niveau des médias, on voit des articles des présidents de ligue ou autres responsables qui disent qu’ils veulent finir la saison. On ne sait pas si c’est un moyen pour eux de faire pression sur l’État et d’obtenir des indemnisations car en Italie il y aura un grosse crise dans le foot et à tous les autres niveaux. Moi, je ne pense pas que ce soit envisageable car ça demande énormément de ressources économiques. En Série A , je pense que ça va reprendre, en Série B peut être. Il y a des conditions qui ont été émises par les représentants de l’OMS, par exemple, que tous les joueurs soient testés à l’entraînement, que les bâtiments soient désinfectés…. Mais tout ça, ce n’est pas possible en Série C et en Série D, il y a beaucoup trop d’équipes et les ressources économiques ne sont pas les mêmes . On partirait plus sur une fin anticipée des championnats. Il reste à décider si c’est une saison blanche ou si on garde le classement actuel. Le plus juste pour moi serait de garder le classement actuel. Non pas parce que nous sommes premiers mais parce qu’une saison blanche ne refléterait pas l’investissement des clubs, ça serait injuste pour eux.
Comment t’occupes-tu depuis le début de ce confinement ?
Tous les jours, je fais du sport, des entraînements avec les programmes du préparateur physique. Ça me prend déjà une bonne partie de la matinée. Ensuite, je fais des choses que je n’ai pas le temps de faire habituellement. Je prends le temps de cuisiner avec ma fiancée, de regarder des séries, jouer à la PlayStation. J’apprends l’espagnol parce que je ne l’ai pas fait à l’école, j’optimise mon anglais. On a un chien aussi donc du coup, on joue avec lui.
Qu’est ce qui te manque le plus durant cette période ?
Pas de secret, c’est le terrain (rires), les matchs, c’est vraiment ce qui me manque le plus ! J’ai beau transpirer à la maison, faire des entraînements, les sensations ne sont pas les mêmes que sur le terrain ou à l’entraînement.
Un conseil ou un message pour ceux qui nous lisent ?
Je dirais de s’occuper un maximum, de découvrir des choses, optimiser des compétences. Ne pas perdre son temps parce que si on ouvre vraiment les yeux, on a toujours de quoi faire. Ne jamais laisser l’ennuie nous avoir, ne pas rester sur notre routine.