
Hedson est le premier joueur interviewé sur ce blog il y a quelques années. Au même rythme que nous, il a poursuivi sa progression jusqu’à aujourd’hui oui, il évolue en D3 Chypriote. Ensemble, nous somme revenu sur ce chemin qu’il a parcouru durant toutes ces années.
-Hedson nous avions discuté sur ce blog en 2015, tu étais alors en formation à l’AS Cannes, as-tu atteint ton objectif de devenir footballeur pro ?
Oui, ce n’est qu’un début, mais j’ai finalement signé mon premier contrat professionnel cet été.
Parlons donc de ce parcours qui t’a conduit jusqu’à cette signature. Comment se termine ta formation à l’AS Cannes ?
-J’ai passé une deuxième saison à Cannes en U19 Nat (National), ça a été un peu mitigé entre les choix du coach et les performances de l’équipe. J’ai beaucoup alterné entre les U19 DH (Division d’Honneur) avec qui ça s’est super bien passé (une vingtaine de buts) et les U19 Nat même si j’ai beaucoup moins joué avec eux (cinq buts).
Pourquoi avoir quitté l’AS Cannes ?
Je suis arrivé au bout de ma formation de deux ans. Je suis parti de moi-même parce que je voulais finir mes études à Dijon par rapport à la fac et la filière que j’avais choisie. D’un autre côté, c’était plus intéressant aussi pour moi d’évoluer en U19 Nat qu’en Senior PH (Promotion d’Honneur). Finalement, partir ça me permettait de concilier les deux : études et jouer à un bon niveau.
Deux ans après être parti de Martinique, tu quittes la structure que tu avais rejointe pour atteindre ton objectif. Comment le vis-tu ?
À ce moment-là, j’ai surtout en tête de continuer à jouer à un bon niveau. Je l’ai bien vécu aussi parce que d’une part, Dieu est grand et d’autre part, on m’a appris qu’il n’y a pas de parcours type pour devenir professionnel. Des exemples comme ça, on peut en voir tous les jours, donc à ce moment-là je le vis bien. Ça m’a motivé encore plus pour réussir car quand tu ne passes pas par un centre de formation, tu dois bosser un peu plus par rapport aux autres. Quand tu as la réussite au bout, tu te dis que tu as vraiment bossé dur pour y arriver.
Le fait d’avoir retrouvé un niveau amateur ne t’a pas donné l’impression de perdre ton niveau ?
-Non vraiment pas. En Bourgogne au niveau, où je jouais N3 (National 3) il y avait de très bonnes équipes dont plusieurs clubs professionnels. Je jouais avec les U19 Nat de l’ASPTT Dijon, on a fait une bonne première partie de saison où on était parmi les 5 premiers. En deuxième partie de saison, ça a été un peu mitigé parce que le président voulait faire monter son équipe de PH en DH. La plupart des joueurs cadres des U19 Nat ont joué avec les seniors donc avec les U19 Nat, nous ne nous sommes pas maintenus mais en parallèle les seniors sont montés en DH.
Tu passes ensuite par l’AS Apollinaire
Oui, c’est un club de N3. Pendant la première partie de saison, le coach ne m’a pas forcément fait confiance, il ne m’a pas donné ma chance avec la CFA 2. J’ai beaucoup joué avec la PH, avec eux j’ai mis 23 buts en première partie de saison. En parallèle j’ai fait deux matchs de Coupe de France avec la N3 on a passé deux tours, j’ai mis un doublé le deuxième un but une passe décisive. Mais je n’ai pas fait d’apparition avec la N3 en championnat et l’objectif, c’était de jouer au plus haut niveau possible là où j’étais pour pouvoir passer des paliers.
En janvier 2018, tu rejoins donc l’AS Quétigny.
Toujours en N3 là, mon premier match, c’était contre le DFCO on a fait 1-1, j’ai ouvert le score. Je me sentais bien, je me suis bien intégré dans l’équipe, j’avais la confiance du coach. Ça a continué comme ça, j’ai continué à bosser, j’ai eu ma chance et ça a payé. J’alternais entre la N3 et la PH pour aider, il y a des week-ends où je jouais deux matchs avec les deux équipes. Ça s’est bien passé avec la PH qui s’est maintenue contrairement à la N3.
Quel bilan as-tu tiré de cette année ?
-Ça a été une année où j’ai pris beaucoup d’expérience. J’ai été dans deux clubs de N3, j’ai fait les entraînements avec le groupe même si les choix du coach n’étaient pas forcément ce à quoi je m’attendais. Je m’attendais à jouer en peu plus dans le premier club où j’étais mais ça fait partie du foot, c’est comme ça. J’ai pris beaucoup en maturité dans mon jeu, sûr et en dehors du terrain ça m’a beaucoup servi.
Que se passe-t-il pour toi ensuite ?
-Après mon année à Dijon, beaucoup de clubs se sont manifestés en N3 Région Bourgogne et d’autres clubs du sud avec notamment l’AS Cannes. Un coéquipier à moi de l’AS Quétigny m’a parlé d’un projet chypriote, celui pour lequel j’ai opté. C’est un club qui vient de descendre en Division 3, ils ont pour projet de remonter en D2 (ou le plus haut possible) sur trois ans avec les joueurs qu’ils ont recrutés. Il y a beaucoup de joueurs de la région parisienne, des Néerlandais et des Belges. Ce sont des joueurs qui ont joué à de bons niveaux dans leur championnat.
-Comment cela se passe pour toi au sein de ton nouveau club, l’ENAD POLIS CHRYSOCHOUS ?
Je me suis bien intégré dans l’équipe, il y a pas mal de français donc je ne suis pas trop dépaysé. Au niveau des consignes du coach, du staff et des joueurs cadres qui sont restés, il y a la barrière de la langue puisqu’on parle exclusivement anglais et grecque, pour ceux qui savent (rire). Mais le langage football est universel il y a juste deux ou trois mots à bien cerner. La ville, ça va, on vit bien les gens sont chaleureux. On bosse dur parce que le football chypriote, c’est un autre football. Ça me fait du bien parce que ça tape dans le dur, c’est un football qui me correspond un peu comme le football anglais. C’est un beau moyen d’engranger de l’expérience pour pouvoir passer des paliers par la suite.
-Tu n’as pas eu de craintes au moment de partir à Chypre ?
Non, j’aime les défis et j’ai toujours su ce que je voulais. Avec le soutien de mes proches et la grâce de Dieu tout va bien donc tant mieux.
-Comment juges-tu ce championnat ?
-C’est un championnat hyper physique, la plupart des matchs se jouent à la fraîcheur physique. Tactiquement les équipes sont en place, le coach essaye de faire en fonction des joueurs qu’on a dans notre effectif. Si on est bon tactiquement on peut faire la différence dans ce championnat au vu des joueurs qu’on a et du football qu’on amène, nous les étrangers. C’est un peu du “kick and rush” comme en Angleterre mais avec moins de niveau technique même s’il y a de super joueurs. C’est costaud et ça joue beaucoup vers l’avant.
-Avec du recul, est-ce que tu penses qu’un jeune joueur qui a signé son contrat pro à la fin de sa formation est mieux préparé que toi pour la vie de footballeur ?
-Dans un sens oui, il a certain avantage parce qu’il est dans une structure qu’il connait bien. Son club le connaît, les entraîneurs, les dirigeants, le staff tout le monde a pu avoir un œil sur lui tout au long de sa formation d’où le fait qu’il signe un contrat. Dans un autre sens ça peut avoir du bon de signer pro même si on n’est pas dans un centre de formation. Après tout dépend de la personne parce que se faire virer ou devoir partir de son centre alors qu’on sait que l’équipe pro n’est pas loin… C’est soit ça plombe le moral, soit la personne reste accrochée et trouve le moyen de décrocher un contrat pro ailleurs.
Comment envisages-tu l’avenir ?
Tant que je suis là, j’espère aider le club dans son projet de monter en D2. Personnellement, mon objectif, c’est de marquer le plus de buts que possible, c’est mon boulot d’attaquant, je suis là pour ça.
Pour ceux qui auraient du mal à se retrouver entre tous les “N3, DH, PH,CFA…” je vous mets en lien la pyramide du football français :
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