Le Club Péléen est le champion de Régional 2 en titre et accède donc à l’élite du football Martiniquais. “Petit poucet” c’est ainsi que Gilles PRECART, avec qui nous avons discuté, définit son équipe. Le coach nous aide à faire connaissance avec ce promu qui revient en Régional 1 plus de 10 ans après sa dernière apparition.
Comment s’est passée cette saison 2021-2022 historique pour le Club Péléen ?
La saison 2021-2022 fut relativement longue. En effet, avec la pandémie, nous avons dû nous adapter pour les séances et la compétition, ce n’était vraiment pas chose facile. Nous avons quand même démarré le championnat par deux défaites. Il a fallu conscientiser les joueurs, mais surtout garder ces principes et valeurs qui ont fini par payer. Avec un groupe relativement jeune, nous avons tenu à mettre le jeu au cœur du « projet ». L’objectif était clairement défini dès le départ. Sur le plan comptable, nous avons joué 24 matchs et gagné 69,6% de ces matchs avec à la clé un titre, contre toute attente, de champion de R2 face au New-Club. Je pense honnêtement qu’au-delà du boulot effectué par les joueurs, que je salue une fois de plus, que l’atteinte des objectifs est en partie due à l’énergie investie par le staff avec Didier BERNABÉ et Stéphan SABAN. De longues discussions, de longs échanges pour trouver la bonne formule et la bonne dynamique. De ce fait, c’est une série de 11 matchs sans défaite qui nous remet dans le haut du tableau. Au fil des matchs, le public revenait et nous poussait… Ce sont des moments inoubliables. Après 14 ans, nous avons réussi notre pari de remettre l’équipe, le club, la commune dans l’élite du football Martiniquais.
Comment se passe le recrutement quand on est dans la position du promu ?
Le meilleur recrutement, c’est d’abord garder ses joueurs. Durant cette période agitée, je crois que la première difficulté est clairement dû à notre situation géographique. Nous avons reçu pleins d’appels et la complexité est de bien définir des profils et de les « classer » par ordre de priorités sans oublier la gestion du nombre de joueurs mutés. En d’autres termes, il ne fallait pas recruter pour recruter. Pour moi cela n’a pas de sens ! Ensuite, il ne faut pas oublier que nous sommes le petit poucet de ce championnat avec les plus petits moyens. Nous ne faisons pas le poids avec les autres équipes. Nous avons donc réellement mis en avant notre projet club ainsi que notre projet de jeu pour essayer d’attirer des joueurs. Notre objectif premier était de se renforcer sur toutes les lignes et c’est chose faite. Nous avons privilégié l’état d’esprit et le potentiel à développer. Au final, je suis persuadé que nous avons fait un recrutement réfléchi. Nous nous sommes renforcés et nous avons ajouté des profils que nous n’avions pas.
Quel sera donc votre objectif durant cette saison à venir dans l’élite ?
L’objectif du club, il est clair… C’est le maintien. On connaît les contraintes du règlement avec la poule haute et la poule basse. On va devoir batailler sur l’ensemble de la saison pour arriver à nos fins. Il va falloir être costaud mentalement et cravacher à l’entraînement. On n’obtient rien sans efforts ni sacrifices. Sur le plan individuel, grâce aux retours vidéos, nous nous fixons un objectif de progression individuelle. Chaque joueur doit progresser tactiquement et devra être capable d’évoluer sur deux postes. Collectivement, nous devrions être capables de comprendre et d’évoluer dans plusieurs systèmes (2 ou 3). Ce sont donc des objectifs que nous nous sommes fixés au-delà de l’opération maintien qui sera rude.
Parlons de vous pour finir. Vous êtes certainement le plus jeune entraineur de Régional 1, est-ce une pression supplémentaire ?
Je ne me suis jamais posé la question de savoir quelle serait les impressions d’être parmi l’élite malgré mon jeune âge. On dit généralement d’apprécier chaque instant, de les savourer, c’est donc ce que je vais faire. Par rapport à mon âge, je pense que c’est une source de motivation supplémentaire. J’ai toujours voulu entraîner et maintenant, avoir la possibilité de le faire au plus haut niveau Régional avec mon club de cœur c’est encore mieux. Avec le staff, nous avons réussi un pari la saison dernière de permettre au club de retrouver l’élite régionale après 14 ans de navigation entre la R2 et la R3. En étant honnête, je pense qu’évoluer dans l’élite en tant que coach constitue une étape de ma construction personnelle et de mes objectifs. J’ai la chance d’avoir créé du lien avec pas mal d’entraîneurs que je peux considérer maintenant comme des amis. C’est dans l’échange que l’on se nourrit et que l’on avance. Oui, j’ai cette envie d’aller le plus haut possible sur le plan personnel. Je suis convaincu que l’âge n’a pas d’influence, le plus important est de répondre aux attentes du club et des joueurs. J’ai malgré tout une approche particulière de formation avec une forte sensibilité sociale alors qu’il y a la problématique de résultats chez les seniors. L’objectif est de mettre les joueurs dans un environnement qui gravite autour de valeurs fortes, de progression et d’évolution du joueur sans pour autant nier la compétition.
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