
C’était il y a 18 ans, lors de la saison 2003-2004, la domination du Club Franciscain était sans conteste au plus haut niveau, du football martiniquais. Cette année-là, les franciscains se retrouvaient face à leur rival de toujours, l’US Robert, en coupe de Martinique. Guynel CAPGRAS, plus connu sous le nom de Guynel C, était de ces robertins présents lors de cette finale, la dernière en date du club robertin. Ensemble, nous sommes revenus sur ce match et nous avons également évoqué celui de mercredi face aux CO Trenelle !
Guynel, peux-tu nous parler de votre parcours durant cette coupe de Martinique ?
Je ne me souviens pas de tous les tours précédents la finale, mais je me rappelle qu’on bat le CS Case Pilote. À l’époque il y avait la grosse équipe avec Franciano ETINOF, José GORON ect… On gagne contre eux et on tombe sur le Club Franciscain en finale.
Peut-on revenir sur le déroulé de la partie ?
Je sais que nous avions une particularité à l’époque, c’est qu’il y avait beaucoup de jeunes dans l’équipe. Juste avant le match contre le Club Franciscain, notre équipe de U23 jouait une finale contre l’Éclair de Rivière Salée à l’époque. Je me souviens qu’il avait pas mal de joueurs qui pouvaient prendre part aux deux rencontres parce qu’il y avait vraiment une symbiose entre les anciens et les jeunes. Il y avait les Marcel GIBON, Miguel DURAGRAIN, Jean-Pierre JOSMAR, Renaud MARTHELY, Audrik LINORD, Johann HARTOCK, Jonathan BARCLAIS… C’était vraiment une belle équipe. Le Club Franciscain avait sa grosse machine : SOPHIE, HONORE, Rodolph RANAUD en attaque. On mène 2-0 assez rapidement et la seule fois dans l’histoire du stade de Dillon, la lumière s’éteint, personne n’a compris pourquoi. Au retour de la lumière, le Club Franciscain revient assez rapidement à 2-2. Débute alors une séance de tirs au but mémorable, on perd 13 à 12 il me semble. Des penalties ratés, des arrêts, Joan HARTOCK marque un super pénalty. J’en rate qui pouvaient donner la victoire au Robert. Ce match reste quand même un mauvais souvenir pour moi.
À l’époque, comment le club rebondi après un tel match qui, on le rappelle, était un derby.
Non seulement, c’était un derby, mais c’était aussi une finale. À cette époque-là, je pense que c’était déjà un exploit d’arriver jusque-là. On savait que ça n’allait pas forcément se renouveler de si tôt. Je t’avouerais que toute l’équipe était vraiment, mais alors vraiment déçue, surtout moi vu que j’avais raté deux penalties qui pouvaient nous donner la victoire. On n’est pas passé loin de l’exploit, car il y avait d’autres joueurs qui avaient l’occasion de nous donner la victoire. Franchement, on était vraiment abattus, très tristes. Depuis ça, comment le club a rebondi ? C’est simple, on n’a jamais retrouvé ce stade de la compétition. En championnat, on est surtout resté dans le ventre mou, voire descendu quelques années après en R2.
18 ans après, le Robert y est de nouveau. En tant qu’observateur du football martiniquais, que penses-tu de cette saison de l’US Robert ?
De tout temps, l’US Robert a toujours été une équipe difficile à jouer et capable de gagner n’importe qui sur un match. Cette année 2022 le confirme et Marcel GIBON a su trouver le système qu’il fallait avec les hommes qu’il fallait pour pouvoir tirer le meilleur de cette équipe. Ce système-là avec trois défenseurs, deux hommes sur le côté et des attaquants qui ne sont par forcement des tueurs, mais qui arrivent à marquer le but qu’il faut ; un but qui offre la victoire à chaque fois. Le système de jeu a tout changé, en fait les hommes sont interchangeables et on ne voit presque pas de différences quand il y a quelqu’un qui sort ou qui entre. Je pense que c’est fondamental dans l’évolution, cette année, avec beaucoup de cadres absents. On n’a pas vu P. FRANCOIS-HAUGRIN, A.SOULEYMANE, D. MAROUS (Lucho), il y a pas mal de joueurs qui auraient pu compléter cette équipe. Je me demande qu’est-ce que ça aurait donné si tous les joueurs de l’effectif avaient été là … Cette saison, je suis plus fier que les précédentes, là on arrive en finale contre le COT, on est à la 3ᵉ place synonyme de 6 majo. Ça me fait plaisir qu’on soit revenu à ce niveau-là.
Comment vois-tu cette finale ?
Le COT a un ascendant psychologique, car ils nous ont battu deux fois cette saison. Là, je pense que c’est quand même différent parce que c’est une finale de coupe. Rien n’est joué d’avance et Dame Coupe n’a pas encore choisi son vainqueur. Je pense que l’US Robert devrait vraiment mettre de l’engagement, le pied, leur faire sentir que nous sommes présents physiquement. Et puis pourquoi pas, comme d’habitude, voir la chance nous sourire et faire un petit but qu’ils ne pourront pas retirer et gagner cette finale à 1-0.