

Loïc JEAN-BAPTISTE est un martiniquais originaire du Gros-Morne. Comme beaucoup de jeunes martiniquais, il a grandi avec la culture du football en regardant des matchs et en jouant avec ses amis. C’est au sein du club de sa ville, le Réveil Sportif, qu’il a débuté son parcours. Son désir de devenir footballeur professionnel n’a eu de cesse de grandir depuis toutes ces années. En 2011, il aura l’occasion de se rapprocher de ce rêve en intégrant le centre de formation de l’Olympique Lyonnais. Il passera 4 ans au sein du club rhodanien, depuis il continue sa route avec toujours le même espoir : signer un contrat professionnel.
Parlons ton passage à l’Olympique Lyonnais.
Dans l’ensemble, j’ai passé de bonnes années à l’OL malgré des débuts difficiles. Durant mes 2 premières années, j’ai subi deux grosses blessures. La première année (2011), j’ai eu une blessure au ménisque gauche, je me suis arrêté en octobre pour 8 mois. L’année d’après (2012), c’était le ménisque droit, j’en ai eu pour 5 mois d’arrêt cette fois-là. Mais ce fut une bonne expérience, j’ai côtoyé de bons entraîneurs et de très bons joueurs. Le fait de passer par l’OL m’a permis de progresser et m’a apporté beaucoup de confiance en mes capacités.
Comment as-tu fait pour ne pas lâcher avec ces deux grosses blessures alors que tu étais encore jeune ?
Je pense que c’est le fait de toujours être proche du terrain, de voir mes coéquipiers. Il y avait aussi un bon staff médical avec un bon kiné et un bon médecin. Je voyais que la rééducation avançait bien donc je me disais qu’il fallait juste continuer à travailler, que ça allait revenir. Je me disais aussi que je n’étais ni le premier ni, le dernier joueur à s’être blessé, ça m’a permis de tenir.
Tu passes ensuite par Tours FC (2015-2016) et à Troyes (2016-2017) ? Peux-tu me parler de ces expériences ?
Mon objectif étant de devenir un joueur professionnel après avoir quitté l’OL (2015), j’ai très vite rebondi en signant au Tours FC puis à l’ESTAC Troye. Mes expériences dans ces clubs m’ont aussi beaucoup apporté. À Tours, ça ne s’est pas bien terminé, je n’étais pas d’accord avec les propositions qu’ils me faisaient pour la suite. L’ESTAC s’est présenté ensuite et c’était une bonne opportunité. Avec les deux équipes, j’ai côtoyé le monde pro de plus près en m’entraînant avec l’équipe réserve. Ça m’a aussi permis de me développer sur le plan personnel étant donné que dans chaque club, j’ai découvert de nouveaux styles de jeu et des coachs avec des fonctionnements différents.
Après ces deux clubs, tu passes par le football amateur.
Après Troyes, j’ai passé 2 ans dans la région parisienne dans différents clubs en National 3 j’étais à Aubervilliers (2017–2018) et au Blanc Mesnil (2018-2019).
Comment s’est présentée l’opportunité de partir jouer aux États-Unis.
J’étais encore un joueur d’Aubervilliers, j’avais déjà reçu des offres, mais je ne suis pas parti. J’estimais que je n’étais pas encore prêt à partir. L’année d’après quand j’étais au Blanc Mesnil, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un test à Clairefontaine organisé par la FFF USA. Il y avait des anciens joueurs de centre de formation, on a joué des matchs et les coachs américains ont envoyé des offres aux joueurs qui les intéressaient. J’avais eu d’autres offres en Europe, mais j’ai préféré partir aux États-Unis.
Pourquoi avoir choisi les USA et pas un club en Europe ?
Ça m’intéressait plus d’aller aux États-Unis. Il y avait des propositions en Angleterre, mais avec les rumeurs de Brexit à l’époque, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ai préféré aller à un endroit où j’étais à peu près sûr. Je me disais aussi que même en choisissant les États-Unis, je pourrais toujours retourner en Europe et retenter ma chance si ça ne marchait pas pour moi là-bas.
As-tu eu des réticences au moment de faire le choix de partir ?
Je n’étais pas du tout réticent au moment de partir. J’avais déjà l’envie d’aller jouer à l’étranger.
Ça fait 2 ans que tu évolues aux États-Unis, comment ça se passe pour toi ?
Je suis dans une équipe universitaire qui s’appelle Fort Lewis College dans le Colorado. Le bilan de mes deux saisons est plutôt intéressant, chaque saison, j’ai été récompensé individuellement. J’ai été dans l’équipe type de la Conférence, meilleur buteur, meilleur passeur. Avec l’équipe, on a été en play-off, mais malheureusement on n’a pas gagné la conférence. Avec le covid, c’était un peu plus compliqué, mais footballistiquement ça va. J’ai de bonnes performances et de bonnes statistiques. En parallèle, tu dois obligatoirement être inscrit à l’université pour jouer dans cette équipe. Il faut avoir une moyenne minimale pour être éligible et jouer dans ce championnat universitaire.
Ça veut dire que tu es bilingue ?
Pas bilingue, mais je me débrouille bien (rire) ! On va dire que je me fais comprendre.
J’ai cru comprendre que tu évolues également dans un autre club, hors championnat universitaire.
Je joue actuellement la Summer League durant le mois de mai avec Atlantic City. C’est un bon club, ils ont de bonnes infrastructures, il y a de très bons joueurs. Le club va passer pro l’année prochaine, il a y aussi un bon staff technique, j’ai senti que c’était une bonne opportunité. Le club a vu des vidéos de moi, le manager m’a contacté on a discuté j’avais d’autres offres, mais j’ai préféré celle-là.
Quelles sont pour toi les plus grandes différences footballistiques avec la France ?
Ici, ils donnent plus d’importance à l’aspect physique et athlétique. Il faut beaucoup faire les efforts défensifs, les courses… Par exemple, si un joueur perd la balle tout le monde court pour aller défendre même moi, attaquant je dois défendre. Ils sont beaucoup dans le duel athlétique. Aussi, il y a beaucoup d’étranger ici, ce qui fait que ça ressemble quand même à l’Europe. Dans mon équipe, il y a des Espagnols des Allemands, je suis le seul français, mais ça va.
Quels sont tes objectifs pour la suite ?
Avec Atlantic City on espère aller le plus loin possible dans la compétition. On espère gagner le championnat national. Après je vais retourner dans ma fac avec mon équipe universitaire, Fort Lewis. Mais l’objectif, c’est d’obtenir un contrat pro avec Atlantic City de préférence ou sinon ailleurs. J’espère que ça se fera cette année ou l’année prochaine.
Quel serait ton conseil pour un joueur qui souhaite se lancer dans le monde du foot ?
Être fort mentalement, travailler dur et toujours rester sérieux et fixé sur l’objectif. Moi, par exemple, malgré les blessures et le fait que je sois passé par plusieurs clubs ; au final, je suis quand même très proche de mon objectif. Si tout se passe bien, j’espère avoir un contrat professionnel très prochainement. Il faut juste rester concentré, déterminé et travailler pour l’objectif, car ça se joue au détail.
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