

Participera, participera pas… ? C’est la question longtemps posée concernant la participation de la Samaritaine au Championnat des clubs champions de la Caraïbes organisé par la CONCACAF. Après une période d’incertitude, c’est bel et bien à quelques heures de prendre l’avion pour Saint-Domingue que j’ai discuté avec Guy-Michel NISAS, coach de la Samaritaine. Il répond à toutes nos questions afin de savoir dans quel état d’esprit se trouve son équipe à J-3 de son premier match.
Tout d’abord, comment allez-vous M. Nisas ?
Ça va, personnellement, ça va bien. En tant que coach, ça fait du bien de reprendre la compétition, sous l’aspect collectif aussi ça fait du bien au groupe. Nous sommes des compétiteurs et nous étions privés de compétition. Les choses s’améliorent et en plus on reprend par une compétition de haut niveau donc tout va bien.
Vous êtes passés par plusieurs étapes avant de valider votre participation à cette compétition. Revenons sur ces péripéties.
Il y a plusieurs facteurs qui ne nous permettaient pas de nous présenter au début. Tout d’abord, c’est une compétition qui a été reprogrammée, elle devait avoir lieu à Curaçao qui ne pouvait plus l’accueillir finalement. La CONCACAF à proposer un nouveau lieu, Saint-Domingue. Autre facteur, le coût de la participation, il faut savoir que cette compétition représente un budget de plus de 50 000 euros. La CONCACAF prend en charge 20 joueurs et 4 membres de la délégation, mais nous sommes 32 en tout. Il y a des frais supplémentaires qui sont à la charge de la Samaritaine comme l’organisation du transport, la prise en charge des personnes supplémentaires, la restauration. Il fallait donc trouver des partenaires et je tiens à féliciter nos dirigeants parce qu’ils ont fait un énorme travail pour aller démarcher des sponsors. Je tiens aussi à remercier tous nos partenaires qui nous font confiance. Le premier partenaire, c’est la Ligue de Football de Martinique qui nous accompagne, il y a d’autres partenaires privés aussi. Dernier facteur à prendre en compte : c’est le côté sportif. On n’avait pas de compétition, c’était compliqué de nous projeter. On n’avait même pas le droit de s’entrainer au début donc pour nous, c’était impossible d’imaginer participer à cette compétition. Tous ces éléments font que ça n’a pas été évident à gérer, mais maintenant toutes ces choses ont évolué comme le contexte sanitaire. Ça nous a permis de nous inscrire à cette compétition et on y sera.
Parlons du côté terrain. Techniquement comment avez-vous organisé cette préparation ?
On a repris les entrainements, il y a 3 ou 4 semaines comme le précisaient les restrictions sanitaires, c’est-à-dire par jauge de 6 joueurs. Cette dernière semaine en revanche, on a essayé de travailler un peu plus collectivement parce qu’on va jouer une compétition de haut niveau. Ce n’est pas évident de s’entrainer par groupes de 6, on a accéléré un peu pour faire un travail plus collectif.
Il y a-t-il une appréhension liée à l’arrêt des compétitions qui dure depuis 2 mois maintenant ?
Bien sûr, il y a une appréhension, celle qu’on redoute tous et qu’on voit au haut niveau : les blessures. On a aucune certitude sur l’état de fraicheur des joueurs, sur la capacité qu’ils ont à emmagasiner une telle charge émotionnelle. On jouera cette compétition et on le fera sans réelle préparation on ne peut pas savoir à quel niveau sont les joueurs. Deux mois qu’on n’a pas joué, même pas 45 minutes… Il y a beaucoup d’éléments qu’on ne maitrise pas. Il faudra aussi prendre en compte la récupération puisqu’on va enchainer un match tous les deux jours. C’est encore une contrainte pour les joueurs. Maintenant, on a des point forts, on a une équipe avec des joueurs expérimentés. Nous sommes champions de Martinique, c’est de l’expérience aussi, on a un vécu. C’est à nous de nous baser sur ça pour jouer avec nos points forts.
Comment sentez-vous vos joueurs ?
Je vous avoue que je les trouve très, très, très motivés, déterminés, je pense qu’ils réalisent qu’on a de la chance. Personne en Martinique ne joue au foot sauf la Samaritaine. Il n’y a que nous qui avons le motif impérieux pour sortir du territoire et aller jouer une compétition de ce niveau. Tout cela fait que les joueurs sont déterminés, ils sont prêts même si on sait qu’il y a des critiques. C’est encore une fois à nous de nous surpasser, de donner le meilleur de nous-mêmes lors de cette compétition.
Vous vous envolez pour Saint-Domingue demain, quel est le programme ?
Demain nous décollons à 10:00 ! On récupère l’AS Gosier en Guadeloupe qui participe aussi à la compétition et avec qui nous faisons un transport commun. L’arrivée à Saint-Domingue est prévue à 13:40 normalement, suivra un transfert à l’hôtel, un déjeuner et un entrainement prévu à 17:00. La compétition débute samedi (premier match entre … …) pour nous, ce sera un autre entrainement le matin. Notre premier match aura lieu dimanche soir contre Don Bosco à 20:00. Lundi récupération, mardi deuxième match contre South East FC. Mercredi repos et jeudi troisième match contre l’AS Gosier. Si on est éliminés, on revient vendredi. Si ça passe, ce sera demi-finale le dimanche.
Le rythme sera donc très soutenu.
Il y aura des matchs de haut niveau et ils seront rapprochés. Le facteur récupération sera très important. La donne à prendre en compte, c’est que l’équipe d’Haïti (Don Bosco) est en compétition, nous on ne l’est pas. C’est une info très importante, nous on peut dire qu’on sera frais (rires). C’est le point positif, on sera frais contrairement à eux qui auront, peut-être, un coup de fatigue. Ce sera à nous de jouer collectivement avec beaucoup de détermination et surtout, de jouer sur nos points forts.
Faisons un point sur la situation sanitaire à St-Domingue. Est-ce que vous savez comment ça se passe là-bas ?
Je n’ai pas de retour concret, je sais que l’île est exposée au virus comme toutes les îles de la Caraïbes et tout le reste du monde. Maintenant, c’est à nous de prendre nos précautions. Nous avons déjà fait 2 tests PCR avant de partir : tous nos joueurs et tous les membres de la délégation sont négatifs. Ensuite, ce sera à nous de porter nos masques de vivre en vase clos. D’ailleurs, en arrivant là-bas chaque délégation aura un espace qui lui sera exclusivement réservé dans l’hôtel. Chaque délégation est logée sur un palier, il n’y aura pas de croisement entre les délégations. Chaque équipe aura son espace de restauration, de collation, de réunion et cet espace sera gardé du premier au dernier jour du tournoi. Le seul croisement qu’il devrait y avoir entre les équipes, c’est lors des matchs. L’idée, c’est d’être dans une bulle sanitaire pour pouvoir jouer cette compétition.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter à quelques heures de ce départ ?
Déjà, de ne pas tomber malade, c’est banal, mais je crois que c’est important avec tout ce qu’on vit actuellement. Ensuite, d’être performants, certes, ce sera compliqué mais c’est une belle compétition à vivre. On a beaucoup de joueurs qui ont déjà l’expérience de la Gold Cup et des tournois de la Caraïbe. Pour certains, ce sera la dernière, pour d’autre, ce sera une compétition de confirmation. Pour d’autres encore, ce sera la toute première de leur vie. Il y a beaucoup d’éléments qui laissent penser que ce sera une belle compétition. En plus, on avait à cœur de jouer, on a cette chance d’être la seule équipe martiniquaise à pouvoir jouer. À nous de profiter de chaque instant !
Le groupe Samaritain pour cette compétition :
Vitulin Karl – EMMANUEL Sheldon
HERELLE DANIEL – CRETINOIR Sebastien
CESAR Andy – DARIEN Jean-René
PRIAM Mathis – FLORENT Dylan
BRIGITTE Gael – DUPELIN Luchano
SIHAMDI José – PERCIN Patrick
LISE Jordan – GERCIN Ulrick
NORBERT Jérémy – CHEVIGNAC Jonathan
LOSAT Grégory – GELIE Kévin
GERMANY Gael – GOMA Florian
JOUBERT Jean-Luc-AUDINAY Jonathan

Programme du groupe de la Samaritaine

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