

Mickael Biron n’était pas destiné à jouer au football. Passé par la sélection de handball de Martinique, c’est dans ce sport qu’il s’imaginait faire carrière. Sous l’impulsion de son père, il se tourne vers le football à l’age de 17 ans sans jamais imaginer ce qui l’attendait quelques années plus tard. Victime d’une grosse désillusion en Suisse, le jeune martiniquais se voyait finir ses années de football sur l’île aux fleurs… Mais comme j’aime à dire “quand l’univers à plan pour toi, l’univers tout entier te pousse à le réaliser”. C’est autour d’un match de coupe de France entre Épinal et le Golden Lion que l’univers a mis son plan en marche. Après s’être fait remarquer par le coach d’Épinal, il y passe une saison qui lui permettra de se retrouver sous les projecteurs de l’AS Nancy Lorraine. Malgré ses réticences et ses craintes dues à ses mésaventure suisses, il s’envole pour le club de Nancy où il avait définitivement rendez-vous avec son destin. Il signe son premier contrat professionnel à l’age de 22 ans et enchaine depuis de très belles statistiques avec les rouges et blancs : 12 buts en 26 matchs, parmi les meilleurs buteurs de ligue 2 BKT… Bref, je vous propose un retour sur son parcours aussi beau qu’inattendu…
Mickael ma première question sera : Football ou Handball ?
Franchement je suis plutôt hand (rires) ! J’aime bien regarder le hand, jusqu’à maintenant je regarde. Bien sûr, je regarde beaucoup de match de foot, mais s’il y a des matchs de hand je vais regarder aussi avec plaisir. Je dois avouer que c’est un manque quand je vois ça à la télé, je me dis que ça me manque un peu. Quand tu as pratiqué un sport petit, tu ne peux pas oublier. J’ai des amis à moi qui ont réussi au hand, j’ai joué avec eux plus jeunes, ils ont percé donc je les regarde.
Mais tu es bel et bien devenu footballeur professionnel. Parle-nous de ton quotidien à l’AS Nancy Lorraine.
Ça se passe bien au début avec le club, c’était difficile, mais on a su remonter au classement et là ça va mieux. Niveau personnel ça a changé un peu pour moi, car maintenant je suis devenu footballeur professionnel. Je ne savais pas que j’allais atteindre ce niveau-là déjà. Je ne savais pas que j’allais faire une bonne saison donc pour moi tout se passe très bien.
Qu’est ce qui a été le plus difficile pour toi à ton arrivée à Nancy ?
L’adaptation déjà parce que tu viens de la Martinique tu es jeune et tu arrives chez les professionnel. Ce qui était difficile aussi, c’était de gérer la concurrence au foot, tu dois sans cesse prouver ce que tu vaux à ce niveau-là.
Comment fais-tu pour garder les pieds sur terre après une telle ascension ?
Je pense que j’ai un bon entourage. Comme tout le monde dit souvent, quand tu sors de loin tu ne peux pas oublier ce qui s’est passé avant. Il y a ma famille, des proches, il y a aussi des gens chez les pros aussi qui me parlent. J’ai écouté tout le monde et j’ai gardé les pieds sur terre comme tu dis. J’ai commencé à jouer, je n’ai oublié personne, je sais que je viens de la Martinique. Il ne faut pas que j’oublie d’où je suis sorti, qui était là pour moi, et aussi qui n’était pas là pour moi.
Avec 12 buts au compteur, on l’a vue et revue. Que veut dire cette célébration que tu réalises après chacun de tes buts ?
Ça représente l’endroit où j’ai grandi et ma famille. Le M, c’est pour ma famille et le L, c’est pour le quartier où j’ai grandi à Ducos, “Secteur Lourdes” comme on dit. Je fais ça, car ils étaient là pour moi, surtout ma famille, c’est pour les rendre heureux. Je fais cette célébration-là, ça me permet de ne pas les oublier.
Revenons sur tes années de football en Martinique, qu’en gardes-tu comme souvenirs ?
Avec le Golden Lion, j’ai joué la coupe de France, on est parti faire un tournois en Guyane aussi j’en garde de bons souvenirs. Le pire souvenir par contre, ça a été ma blessure face au Golden Star, j’avais fini à l’hôpital.
Qu’est ce qui te manque le plus de ce football pratiqué en Martinique ?
Je vais dire les ambiances. Quand tu vas sur des gros matchs, tu vois qu’il y a beaucoup de monde, qu’il y a des gens qui regardent le foot en Martinique, ça ce sont des bonnes choses. À Nancy, je n’ai pas encore connu les ambiances au stade, car il n’y a pas de supporter en ce moment à cause du covid.
Arrives-tu à garder un lien avec l’actualité du football martiniquais ?
Oui parce que je suis encore en contact avec des amis qui jouent en sélection avec moi. Parfois, je leur demande quand ils jouent, quels sont les résultats… Je regarde aussi sur CVC sport quand il y a des matchs, je suis toujours ce qui se passe.
Tu étais international martiniquais jusqu’à il y a peu, feras-tu partie des Matinino qui s’envoleront pour la Gold Cup ?
Normalement, c’est prévu, après il faut voir si le club accepte, mais normalement, c’est prévu. C’est au sélectionneur et à la Ligue de gérer tout ça, c’est eux qui voient avec le clubs et qui me disent si c’est ok.
Quel serait ton conseil pour un jeune joueur qui se lance dans cette aventure de footballeur professionnel ?
Il faut avoir le mental, ne rien lâcher même si c’est dur ! Il faut se donner à fond et avoir beaucoup de mental, car si tu n’en as pas ça va être difficile et toujours travailler !
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