

Âgée de 21 ans, née à Colombes et originaire de Guadeloupe, on la surnomme tantôt le “talent en or”, la “pépite” ou encore la “merveille” mais elle est plus connue sous le nom de Sandy BALTIMORE.
C’est après avoir débuté en mixité chez les jeunes que Sandy intègre le Paris Saint-Germain à l’age de 15 ans où tout va s’enchainer très rapidement pour elle. Désormais footballeuse professionnelle, elle fait partie des plus grands espoirs du football féminin français.
Sandy, tu es l’étoile montante du PSG. Comment gères-tu cette notoriété à 21 ans ?
J’essaye de rester moi-même, de ne pas changer, de rester humble, c’est très important. Même si je dois avouer que je ne me rends pas vraiment compte de tout ça, c’est allé très vite (rires). C’est lorsqu’on me demande si je suis disponible pour répondre aux questions que je m’en rends compte.
Comment se sont passées tes premières années en club ?
Mes premières années se sont bien passées, je n’ai pas eu beaucoup de difficultés, voire pas du tout. Avant de m’inscrire en club, je jouais avec des garçons à l’école et ils m’ont toujours bien acceptée. Il n’y avait pas trop de différences ou de débats. Quand je suis rentrée en club, j’étais la seule fille de l’équipe et ça a été, je peux même dire que c’était bien.
Est-ce qu’un jour tu t’étais imaginée devenir footballeuse professionnelle ?
Oui, à l’école je disais déjà que je serai footballeuse. Mais à cette époque-là, les profs me disaient “Le foot ce n’est pas un métier Sandy, il faut que tu trouves un autre métier”. Finalement j’exerce ce métier aujourd’hui, ça a payé (rires).
Comment tes parents ont vécu ton souhait de jouer au football ?
Mon père n’était pas du tout d’accord au début, car je jouais uniquement avec les garçons j’étais la seule fille, il n’aimait pas trop. Ça a été compliqué au début à accepter pour lui. Il a commencé à s’y faire quand j’ai commencé au PSG à 15 ans avec les filles. Ma mère n’a pas eu de soucis par rapport à ça, elle me laissait y aller. Maintenant ça va, mes parents sont là pour m’encourager dans ce que je fais.
Comment a commencé cette aventure avec le PSG ?
J’étais encore avec les garçons en U13, le coach des U19 du PSG m’avait déjà repérée et il m’observait. Il a attendu que je termine mes années avec les garçons, que j’aie l’âge et à 15 ans, il est venu à un de mes tournois. Il a ensuite contacté mes parents. J’ai fait des essais directement avec les U19 Nationaux et ça a été. Tout s’est bien passé et j’ai intégré le PSG.
Tu fais des essais avec les U19, ça devait être impressionnant non ?
Oui parce que j’avais 15 ans j’étais la plus jeune et c’est vrai qu’il n’y avait que des grandes. Au début j’étais assez réservée, timide, mais je me suis lâchée au fur et à mesure et ça a marché.
Tu arrives au PSG en 2015 et une saison plus tard, tu débutes chez les pros. Comment expliques-tu ces débuts rapides ?
Ça a été très rapide oui je ne m’y attendais vraiment pas même si je faisais de temps en temps des entrainements avec la D1. Il y avait de grandes joueuses, j’étais la plus jeune encore une fois. Même dans mon jeu j’étais timide, je n’arrivais pas à me lâcher, car il y avait vraiment de grandes joueuses, c’était impressionnant. Au fur et mesure je prenais exemple sur elle, j’ai travaillé jusqu’à obtenir une progression.
Tu fais désormais partie intégrante de ce groupe PSG, comment cela se passe au quotidien ?
Ça se passe bien. En ce moment je suis beaucoup titulaire, j’enchaine les matchs, ça veut dire que le coach me fait confiance. Je commence moi-même à avoir plus confiance en moi. Il y a aussi mon entourage qui est derrière moi, mes agents qui m’encouragent donc ça me donne de la force et encore plus de confiance. Ma progression est due à tout ça.
La progression ne s’arrête pas là, en 2020, tu es sélectionnée en équipe de France A après avoir connu les sélections jeunes.
Quand on m’a appelée j’étais choquée, je n’y croyais pas. Moi j’étais posée dans mon lit et on m’appelle, on me dit “Sandy tu as été appelée en A, félicitations”. J’étais choquée (rires) mais c’était une fierté ! Je voulais faire la surprise à ma mère, car tout de suite après j’ai été sur le plateau de Canal+. Je voulais lui faire l’annonce en direct du plateau, mais elle a eu le temps de l’apprendre dans la presse. Elle était très heureuse, mon entourage aussi, tout le monde m’a félicitée, encouragée.
Comment s’est passée ton intégration chez les Bleues ?
Je pense que c’était la première fois que je me rendais château. J’étais timide, réservée, mais les filles m’ont bien intégrée. Sur le terrain, c’est vrai que l’intensité n’est pas la même que chez les jeunes ça va plus vite, il y a beaucoup plus d’exigences. J’ai fait deux sélections depuis, mais ça ne veut rien dire. J’essaye d’apporter mes qualités à l’équipe et je fais tout pour y rester. Je sais que rien n’est acquis qu’il faut continuer à travailler. Le reste dépendra des choix de la coach, on verra.
Revenons un peu sur l’actualité et ce match à venir : OL- PSG ! Comment vis-tu cette rivalité entre les deux clubs ?
Lyon, c’est une grosse équipe qui a beaucoup de trophées. On sait que ces matchs-là ne sont pas du tout faciles, c’est là qu’on voit le haut niveau. Ça a toujours été une belle rivalité où les deux équipes ont envie de gagner et où il faut faire preuve de détermination.
Penses-tu que vous avez les armes pour gagner encore une fois ce weekend ?
On va tout faire pour. Il faut qu’on soit ensemble, déterminées et on verra sur le terrain !
Quelques mots sur la Guadeloupe dont tu es originaire. Quel est ton attachement à cette île même si tu n’y as jamais vécu ?
Je n’y ai jamais vécu, mais j’aimerais bien y vivre, c’est sûr (rires) ! C’est un tout, je suis guadeloupéenne déjà, ça veut dire que j’aime tout ! La Guadeloupe c’est beau j’aime visiter les différents coins de l’île, les rivières, les cascades. Il y a ma famille qui vit là-bas, du côté de mon père et de ma mère donc oui j’y suis attachée.
Est-ce que tu aurais aimé jouer un rôle dans le football guadeloupéen dans quelques années ?
Je n’avais jamais pensé à ça, mais on verra si Dieu veut au fur et à mesure que les choses avancent.
En conclusion, quel serait ton conseil pour un jeune qui souhaite se lancer dans le chemin qui mène à une carrière de footballeur professionnel ?
Toujours croire en ses rêves ! Je l’ai dit au début, à l’école quand je disais que je voulais être footballeuse professionnelle, les profs me répondaient que ce n’était pas un métier que je n’allais pas réussir. Que des choses négatives au final, mais non ! Il ne faut pas écouter les paroles négatives, il faut croire en ses rêves continuer à travailler et les choses se feront, si Dieu le veut.