

À quelques semaines de la reprise de la MLS, Jordy a accepté de répondre à nos questions. Si aujourd’hui il vit son rêve et s’épanouit aux États-Unis, il garde en tête que son parcours n’a pas toujours été des plus simples. Il revient pour nous sur ses dernières saisons passées au sein de ce championnat.
Jordy, en 2018 tu nous confiais qu’à un moment tu avais “abandonné l’idée de devenir footballeur professionnel”. Te voilà champion de MLS (2019) et vice-champion (2017 et 2020)… Quel parcours ! Quelle est ta recette ?
Comme on dit chez nous « sa ki ta’w, la riviè pa ka chayé’y » donc je dirais que les choses devaient se faire comme ça ! Cependant comme tu le dis, avec beaucoup d’humilité et sachant d’où je viens, je reconnais que c’est un parcours formidable. Ma recette ? Premièrement, avoir Dieu au centre de ma vie et ensuite lorsque je prends une décision, simplement me donner les moyens d’y arriver et bien sûr persévérer.
Nous n’avions pas eu l’occasion de revenir sur ton titre de champion (2019), parle-nous de cette saison et de ce souvenir.
Logiquement, pour le moment c’est ma meilleure saison. Je dirais que cette saison nous a permis de justifier ce qu’est un vrai “esprit de groupe”. On a très mal commencé cette saison-là jusqu’à être dernier pendant quelques journées. Néanmoins, nous sommes restés unis jusqu’au bout pour finalement, devenir pratiquement imbattables. Ça reste un immense souvenir. La joie de gagner un titre comme celui-ci et à ce niveau reste indescriptible, surtout quand c’est le premier. Ça a été pour moi la récompense d’un travail acharné et de persévérance !
Lors de cette victoire et de tous tes grands matchs, les martiniquais sont nombreux à te soutenir. Est-ce que c’est quelque chose que tu gardes en tête une fois sur le terrain ?
Généralement une fois sur le terrain tu fais le vide pour laisser place à une forte concentration. Maintenant et surtout quand tu as un mauvais moment dans le match, tu te rappelles qu’il y a du monde derrière toi pour te rebooster ! Ceci dit, avant le match ça sert de motivation et après de réconfort.
Peut-on dire que la saison 2019-2020 est réussie même si elle n’a pas le même dénouement que la précédente ?
Compte tenu des circonstances que tout le monde connait, je dirais oui. Mais en tant que compétiteur, je dirais non, car ce n’est jamais une satisfaction de perdre. On a eu beaucoup de blessés à la fin de saison donc notre équipe a dû être remaniée avec logiquement moins d’automatismes. Malheureusement on est passé à côté de notre match lors de la finale cette saison.
Avez-vous eu des difficultés par rapport à la situation sanitaire actuelle ?
Oui, dans un premier temps notre championnat a été arrêté, ensuite son déroulement a été remis en question. Finalement, il a été retardé donc on a dû avoir un tournoi de début de saison avec tous les clubs dans un même lieu (avec toutes les restrictions liées au COVID, etc.) pendant un mois. Ça a été un tournoi qui s’est déroulé au format coupe du monde avec des groupes et une phase finale. Ça a d’ailleurs remplacé notre coupe nationale. Évidemment émotionnellement et physiquement, ça a été dur à gérer mais finalement, on a su faire le nécessaire pour y parvenir.
Tu es encore jeune mais penses-tu avoir atteint le plus haut niveau de ta carrière après ces deux saisons ? Sur quoi penses-tu pouvoir encore progresser ?
Non je pense avoir encore quelques bonnes années devant moi ! Je pourrais prendre plus de risques dans mon jeu et plus précisément plus d’initiatives offensives.
Comment expliques-tu ta longévité en MLS ?
Je pense que mon dévouement lorsque je fais quelque chose, ma persévérance et ma polyvalence ont une grosse part à jouer !
Quels sont tes objectifs pour la reprise de la saison en mars prochain ?
J’espère jouer le plus de matchs avec le meilleur rendement possible sur le terrain. Remporter les compétitions dans lesquelles mon équipe est engagée. Je veux aussi être prêt pour la Gold Cup.