
Après la France, la Turquie, le Kazakhstan, l’Écosse ou encore l’Angleterre, c’est en Chine que l’aventure footballistique de Yoann ARQUIN se poursuit. Qu’est-il devenu depuis son passage en Angleterre, comment se passent les choses pour lui en Chine actuellement et comment envisage-t-il l’avenir… Je vous propose de le découvrir à travers notre entretien.
Yoan, comment cela s’est terminé pour toi à Yeovil Town FC en Angleterre ?
On a fini dernier de notre championnat, on est descendu en 5ᵉ division anglaise. Moi, je n’avais signé que 6 mois et quand un club descend ça veut souvent dire qu’il y aura un nouveau coach, de nouveaux choix. Tu ne sais pas s’ils voudront te garder ou non… Les coachs qui étaient là depuis 4 mois en intérim voulaient me garder. Ils m’avaient proposé quelque chose mais ça ne m’a pas intéressé. Je ne savais pas encore qui allait être le nouveau coach donc j’ai préféré partir.
Comment s’est présentée l’opportunité de partir jouer en Chine ?
Ça a été vite ! C’est un pote à moi qui m’a contacté pour me demander si ça m’intéressait d’aller en Chine. Il connaissait un agent qui cherchait un attaquant libre pour partir en Chine tout de suite. Nous sommes rentrés en contact et voilà, ça s’est fait. Je suis parti en Chine, j’ai signé là-bas et j’ai déjà fait une saison déjà.
La Chine est le berceau de l’épidémie de Covid-19. Où étais-tu au moment où cette maladie est arrivée et comment l’as-tu vécue ?
Je suis rentré en France à la fin de la saison dernière, en novembre (2019). Il n’y avait pas encore le covid. J’ai donc vécu la pandémie en France. C’était dur pendant le confinement, il fallait s’entraîner à la maison : abdos, gainages, vélo ou tapis… Mais tu ne peux pas vraiment courir ce qui est difficile pour un footeux. À cause de ça, je suis rentrée en Chine il y a seulement trois semaines. Je suis arrivé à la fin du championnat, il ne me reste que 2 matchs à jouer et après c’est fini. J’espère que cette pandémie va se calmer et qu’on pourra reprendre les saisons normalement.
Toi qui a connu la vie avec cette maladie en France et en Chine. Qu’est-ce que tu peux dire sur la façon dont elle est vécue dans les deux pays ?
En France, c’est plus souple. À l’aéroport c’est tranquille, tu arrives, tu passes normalement, il n’y pas de confinement pour les personnes venant d’un autre pays, etc. Alors qu’en Chine tu arrives, tu fais que des contrôles, il y a des caméras infrarouges. Tu te fais tester, tu as 14 jours de confinement à faire. En plus, le confinement est surveillé et obligatoire même si tu n’as rien. Il n’y pas tout ça en France. En Chine maintenant, il y a très peu voire plus du tout de cas.
Revenons à toi. Comment as-tu vécu cette première saison à l’Heilongjiang Lava Spring FC ?
Elle s’est bien passée. Je suis arrivé en cours de saison j’ai joué 11 matchs, mis 7 buts et 2 passes décisives. On a fini 4ᵉ, à 2 points de la montée en D1.
Ton club évolue en D2 chinoise, comment juges-tu le niveau comparé à tout ce que tu as connu ?
Le niveau ici n’est pas mauvais comme certains pourraient le penser. C’est comme partout, il y a des équipes qui jouent bien et d’autres qui sont moins fortes. Moi je m’y plais bien, c’est le plus important. Ça me fait découvrir un nouveau pays et une autre culture et en même temps je joue au foot donc c’est top !
Quels sont, pour le moment, les points positifs et négatifs de ce passage en Chine ?
Dans le club où je suis, c’est très famille, ils m’ont bien accueilli. J’aime bien le staff et les coéquipiers, ils m’ont accepté. S’il y a un problème, ils sont toujours là pour essayer de m’aider. La ville est bien, il y a beaucoup d’africains, d’étudiants ce qui est bien. Les gens ne te prennent pas la tête, tu vis ta vie tranquillement, tu es relaxe. Je me lève le matin, je vais à l’entraînement, je rentre chez moi. Parfois je vais en ville, je me promène. En Chine c’est comme ça, si tu n’embêtes pas les gens, ils ne viendront pas t’embêter. Le seul point négatif c’est le froid. Vu que nous sommes dans le nord de la Chine, c’est en dessous de la Russie donc le froid est rude. Mais le championnat se termine au début de l’hiver ici. À ce moment-là, les températures tournent autour de 5° ou 6° la journée. Ensuite nous sommes en vacances et en général je ne reste pas en Chine à cette période.
Tu précises qu’il y a de la diversité ethnique dans la ville où tu es. Pourquoi est-ce important pour toi ?
C’est toujours bien de voir des personnes étrangères qui parlent anglais ou français dans un autre pays. Grâce à ça, tu ne te sens pas trop dépaysé. Tu rencontres des gens et parfois, ils peuvent te dire où sont les bons coins pour aller manger, faire du shopping, etc.
Comment envisages-tu l’avenir ?
J’avais signé pour une saison plus une année en option. Là je suis en fin de contrat, il nous reste 2 matchs de Play-Off et c’est fini, après c’est les vacances. Le championnat reprend en février ici. Je vais voir comment ça se passe mais vu que l’épidémie de Covid-19 n’est pas finie en France et que les choses se durcissent, je vais rester en Chine. Ici, ils ferment les frontières aux Français, si je pars, je ne suis pas sûre de pouvoir revenir.
Tu as 32 ans maintenant, si je comprends bien tu n’envisages pas encore la fin de carrière ?
32 ans c’est jeune (rires) ! Non je suis bien, le mental est là et le corps répond bien pour l’instant donc on ne va pas s’arrêter maintenant je continuerai jusqu’à ce que mon corps me dise stop !
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