

C’est après une bonne coupe du monde U20 où elle s’est illustrée avec 4 buts et un titre de joueuse du match (vs Ghana) ; que la saison 2018-2019 d’Emelyne Laurent s’est ouverte. Après quelques jours de repos, elle retrouve l’Olympique Lyonnais afin de débuter le championnat.
Travailleuse acharnée, Emelyne a su se faire sa place au sein de ce groupe en multipliant les bonnes entrées en jeu en championnat et en Ligue des champions. Son temps de jeu a pu augmenter lui permettant de connaitre sa première sélection en équipe de France A en octobre dernier (2018). Elle nous confiait alors ses émotions :
« J’étais surprise, je ne m’attendais pas à ça, c’était un rêve. Après mes bonnes performances à la Coupe du Monde U20 on m’avait déjà dit que j’avais des chances d’y aller même si ça n’allait pas arriver tout de suite car il fallait que je prouve, que je joue. J’ai commencé à rentrer, à avoir du temps de jeu avec l’OL et voilà je suis très heureuse. Ça représente énormément pour moi, c ’est une récompense après tout le parcours que j’ai effectué depuis la Martinique. »
Lors de cette première sélection, Emelyne est entrée en jeu lors des deux matchs (vs Cameroun et vs Australie) lui permettant de faire réellement ses premiers pas au sein de ce groupe.
Forte de cette première expérience en Bleu, la jeune martiniquaise s’est autorisée à rêver de cette fameuse coupe du monde 2019 qui aura lieu en France. Pour ce faire, elle était consciente qu’il fallait encore augmenter son niveau de jeu en championnat avec l’OL, ce qui s’avérait déjà difficile vu la qualité de ce groupe lyonnais. De plus, elle a connu une blessure qui l’a éloignée des terrains et fait perdre sa place dans le groupe lyonnais. Emelyne prend alors un pari très risqué, quitter l’olympique lyonnais en janvier (2019) pour rejoindre l’En Avant Guingamp sous forme de prêt. Ce prêt permettait aux deux parties de progresser : Emelyne pour gagner du temps de jeu, l’EAG à la recherche d’une buteuse afin de faire progresser son groupe et de rester en D1 féminine.
« J’espère marquer énormément de buts, être efficace, reprendre du plaisir à jouer au football et confirmer toutes les choses que j’ai apprises jusque-là. Je suis sereine, je sais de quoi je suis capable je l’ai déjà montré. Je suis contente de pouvoir rejouer tous les weekends au ballon même si ce n’est pas à Lyon, ce sera une belle expérience à Guingamp. »

Débute alors cette importante deuxième partie de saison pour elle au sein de ce nouveau club avec un objectif en tête : coupe du monde 2019. Emelyne s’est rapidement imposée dans l’effectif guingampais. Et quel début ! Emelyne inscrit son premier but avec son nouveau club lors de sa première titularisation avec l’EAG.
Malgré son temps de jeu plus considérable depuis son arrivée en Bretagne, elle ne sera pas rappelée en équipe de France A. Elle sera quand même appelée en équipe de France B afin de participer à la Turkish Ladies Cup en mars 2019 (vs Roumanie, Jordanie, Irlande du Nord). Les bluettes ont remporté cette compétition en s’imposant grâce à des scores fleuves. Comme à son habitude, Emelyne s’est illustrée grâce à ses bons matchs, elle a marqué un but et donné une passe décisive.
Ses bonnes performances lui permettront de retrouver les A en avril 2018. Il s’agissait alors déjà du dernier rassemblement de cette équipe avant la fameuse liste pour la coupe du monde… C’était donc la deuxième fois qu’elle apparaissait dans le groupe France depuis le mois d’octobre soit six mois après. Il y avait donc là une certaine pression, cette dernière sélection serait celle qui ferait toute la différence pour la jeune martiniquaise. Ce rêve qui commence à se concrétiser d’un côté et de l’autre. Mais aussi la concurrence à distance avec Marie-Antoinette Katoto, l’attaquante parisienne.
« Qui de ces deux jeunes attaquantes aura une place pour la coupe du monde ? ». Telle est la question que tous les observateurs du football féminin se posaient, même si jusque-là, tout laissait penser que c’est KATOTO qui prendrait cette place au vu de ses statistiques. Qu’importe, Emelyne s’est rendue à ce dernier rassemblement, déterminée et désireuse de montrer qu’elle avait aussi sa place. Elle est rentrée en jeu face au Danemark (victoire 4-0) et a su se faire remarquer grâce à ses belles percées sur le côté droit de l’attaque française.
Fin du championnat de D1 féminine, l’heure de faire le bilan de ses six mois à l’EAG pour Emelyne. On peut dire que le bilan est plutôt positif, plus de 500 minutes de jeu contre 332 (source matchendirect.fr) lors de sa première partie de saison avec l’OL. En revanche, elle n’a pas marqué plus de buts qu’en première partie de saison, 1 à l’EAG et 1 à l’OL. Sur les plans mental et physique, elle a aussi progressé, en effet Emelyne confiait avoir beaucoup travaillé sur elle-même pour mieux se préparer. Championne de France avec l’OL, vainqueur de la Ligue des champions également (quatre matchs) et 7ᵉ du championnat avec l’EAG, c’est une saison aboutie qu’elle vient de terminer.

Cela a donc raisonné comme une récompense à tous ses efforts et sacrifices lorsque son nom a été prononcé par Corinne Diacre sur le plateau de TF1 le 2 mai dernier.
Malgré tous les efforts fournis tout au long de cette saison, Emelyne arrive dans ce groupe avec le statut de « joueuse surprise » ou encore celle qui « a pris la place de Marie-Antoinette KATOTO » en raison de son duel avec cette dernière qui, on le rappelle, a terminé la saison meilleure butteuse de D1 avec 22 buts et sacrée meilleure espoir pour la deuxième saison consécutive.
« C’est une joueuse qui a un fort potentiel. Pour elle, ça doit être frustrant. Marie-Antoinette est encore jeune (20 ans), elle va se relever et être encore plus forte. Ce n’est pas fini, même si je sais qu’elle aurait aimé faire cette compétition. » (Emelyne Laurent, L’équipe)
Sûre de ses qualités, l’excitation et la surprise de l’annonce passées, Emelyne a rejoint le groupe pour débuter la préparation à la coupe du monde.
« Je sais que je suis très spontanée dans mon jeu, je peux apporter de la fougue, de la folie. » (L’équipe)
Elle donne le meilleur d’elle-même pour se préparer de la meilleure des manières à cette compétition. Elle a su se faire une place dans ce groupe grâce à son naturel et sa joie de vivre comme le confie Corine DIACRE : « Emelyne a fait beaucoup d’efforts dans une préparation difficile. Elle vit bien dans ce groupe. Elle n’a pas eu de problèmes d’intégration et a une carte à jouer… » (L’équipe)
En témoignent ses deux entrées en jeu lors des deux derniers matches de préparation à la coupe du monde (vs Thaïlande et Chine) où elle a su faire parler sa vitesse et se créer quelques occasions.
Il ne nous reste plus qu’à souhaiter à Emelyne une belle coupe du monde, on compte sur elle pour donner le meilleur sur le terrain et saisir chacune des opportunités qui lui seront données et ramener la coupe à la maison… À seulement 20 ans !
Pliss foss !