
Nous avons rencontré Mylaine TARRIEU il y a déjà quelques années pour ce blog alors qu’elle venait de signer son premier contrat professionnel. Mylaine était alors une jeune fille, assez timide et encore impressionnée par ce monde professionnel qu’elle découvrait à peine. Aujourd’hui c’est une joueuse aguerrie, pleine de confiance et prête à faire ce qu’il faut pour continuer à vivre son rêve. Revenons ensemble sur le chemin qu’elle a parcouru jusqu’ici.
Alors Mylaine comment vas-tu ? La dernière fois qu’on a eu de tes nouvelles tu étais une joueuse de l’Olympique Lyonnais que deviens-tu depuis ?
Ça va bien merci, je suis maintenant une joueuse de l’OL en prêt aux Girondins de Bordeaux depuis janvier.
Tu n’as pas eu peur de partir en prêt au Football Club des Girondins de Bordeaux après tant d’années passées à l’Olympique Lyonnais ?
Peur, non, je savais ce que je voulais. Le plus important pour moi, c’était de jouer de retrouver cette confiance qui avait un peu disparu, avoir du temps de jeu, retrouver le plaisir de jouer, enchaîner les matchs…
Le fait de ne plus jouer à ton poste de formation (attaquante) a-t-il joué sur ta confiance en toi à l’OL ?
Oui ça a joué aussi je n’avais plus de repères, c’était compliqué… Même si je n’ai jamais baissé les bras. Quand j’allais jouer avec la réserve de l’OL, je jouais à nouveau à mon poste, ça allait, mais j’avais quand même perdu quelques repères. Mais là j’ai retrouvé de la confiance à Bordeaux, le plaisir de jouer surtout, c’est important… Je me sens bien.
Ça a aussi eu des conséquences sur tes convocations en équipe de France, tu étais appelée moins souvent.
En tant que joueur, tu as toujours envie de porter le maillot de l’équipe De France mais, oui, on sait que le fait de ne pas être régulier en club fait qu’on ne sera pas appelé. Mais malgré tout je gardais ça dans un coin de ma tête, je n’ai pas perdu de vue mon objectif qui était de retrouver cette équipe de France.
Finalement comment tu as fait pour surmonter cette période compliquée ?
Le soutien de ma famille, mes proches, mon agent et surtout avec la grâce de Dieu aussi… Tout ça a fait que j’ai réussi à gérer cette période compliquée. Je savais qu’il y aurait eu une solution et que cette période aurait pris fin.

Même si tu es encore une joueuse de l’OL, que retiens-tu de tes années passées au sein de ce club ?
Que du bonheur pour moi, c’était une fierté d’arriver à l’Olympique Lyonnais, d’être dans le meilleur centre de formation. J’ai gagné un titre avec les U19 j’ai signé mon premier contrat professionnel, j’ai gagné beaucoup de tires, j’ai seulement 23 ans, 2 Ligue des champions ce n’est pas rien. J’ai aussi 3 titres de Championne de France, 3 Coupes de France… Je retiens que du positif même s’il y a eu des moments difficiles, mais c’est la vie tout ne peut pas être toujours rose. Avec les joueuses, le courant est toujours bien passé, c’était un bon groupe, ces personnes-là je ne pourrais jamais les oublier. Il y a des joueuses qui m’ont vraiment marqué à mon arrivée en tant que « jeune » au sein du groupe comme Eugénie Le Sommer, Camille Abilly, Wendie Renard, Elodie Thomis… Il y a des gens qui te marquent à a vie. J’ai vraiment passé de belles années à l’OL.
-Aujourd’hui tu joues donc au FCBG, est-ce que tu as ce que tu recherchais en partant de l’OL ?
-Avant de signer j’avais déjà parlé avec le coach. Il m’avait fait part du projet et j’avais bien aimé. Quand je suis arrivée je n’ai pas été surprise je savais ce qui m’attendait et franchement ça se passe bien. Je suis heureuse à Bordeaux. Au-delà du fait que j’ai du temps de jeu et que j’ai retrouvé le plaisir de jouer, le groupe vit bien, on est solidaire, j’ai la confiance du coach et de mes coéquipières. Tout est réuni pour que je me sente bien et c’est le cas.
Contrairement à l’OL au FCGB, certaines joueuses doivent avoir un travail en plus de celui de footballeuse. Le club a donc un rythme de vie différent de ce que tu connaissais jusqu’à maintenant; qu’est ce que ça a changé pour toi ?
-Il faut s’adapter. C’est vrai que par rapport aux horaires d’entrainement ici à 18:00 (NDLR : à l’OL les entraînements ont généralement lieu le matin) mais après ça ne m’a pas posé de problème parce que je savais. Quand tu signes, tu sais dans quelles conditions tu vas devoir travailler, que tout le monde n’est pas pro, donc les horaires d’entrainement changent. Après ça ne nous empêche pas de faire de bonnes séances d’entrainement. Ça ne m’a pas du tout perturbée, je reste toujours professionnelle. Je travaille, je fais ce que je faisais à Lyon mes habitudes n’ont pas changé, je vais voir le kiné, je vais en soins quand j’en ressens le besoin.
Quels sont tes objectifs pour la fin de saison ?
-Au niveau du club, c’est le maintien, pour le moment on est bien parti. Niveau personnel, je souhaite continuer à prendre du plaisir comme je le fais depuis janvier.

Et si je te dis coupe du monde 2019 ?
C’est un rêve qui est dans un coin de ma tête, en tant que footballeuse tu es obligée de penser à ça. J’en ai déjà fait une avec les U20 au Canada, mais celle-là c’est autre chose encore. C’est une coupe du monde avec l’équipe A, en France, chez moi… Ça fait partie de mes objectifs et je vais essayer de l’atteindre parce que franchement, c’est un rêve d’enfant que j’ai envie de réaliser. Pour ça il faut que je travaille, je vais mettre tous les atouts de mon côté. Mais c’est sûr que j’y pense, ce serait quelque chose de magnifique.
Pour terminer, quel conseil donnerais-tu as un joueur qui hésite à partir en prêt ?
Il ne faut pas avoir de peur, ou de doute surtout si le joueur a du potentiel et qu’il n’arrive pas à l’exploiter dans son club, qu’il manque de temps de jeu… Il ne faut pas hésiter afin de retrouver du plaisir à jouer. C’est important. Je pense que les prêts sont faits pour ça, pour se redonner une chance, retrouver le goût du football. Je ne dirai pas de foncer tête baissée, parce que tous les prêts ne sont pas bon à prendre. Il faut faire une sélection, regarder, poser le pour et le contre. Mais il faut savoir qu’un coach peut nous faire confiance et nous redonner l’envie de rejouer au foot et de s’épanouir. Pour moi, les prêts, c’est quelque chose de bien même si ça peut mal tourner parfois je pense que c’est quand même favorable.