#FootballMatnik : Yann Thimon : “Le plus dur ce n’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester ”

C’est avec Yann THIMON joueur emblématique du Club Franciscain que nous revenons sur la finale de coupe VYV remportée face au CS Moulien ce 21 janvier 2023. Un match où il aura fallu attendre les prolongations pour voir les franciscains ouvrir la marque grâce à l’indispensable S.ABAUL. Nous avons également pris le temps de discuter du retour en grâce du club ainsi que des raisons qui l’explique.

Yann, revenons sur la physionomie de ce match face au CS Moulien.

Il y a eu beaucoup d’engagement, on est tombé sur une très bonne équipe du CS Moulien. On savait déjà que c’était équipe une qui restait en bloc derrière et qui jouait en contre avec deux bons joueurs de cotés, un très bon 6, bon meneur de ballon. En sachant tout cela, on s’est dit qu’il fallait qu’on impose notre jeu dès la première minute. C’est ce qu’on a fait surtout à partir des 15 dernières minutes de la première mi-temps et jusqu’à la fin du match. On a imposé notre jeu, on a eu beaucoup d’occasions franches, on a touché la barre deux fois. J’ai envie de dire qu’on a été récompensés de nos efforts à la fin du match, sur une erreur de la défense du CSM et ABAUL a saisi l’opportunité. Ça nous a vraiment soulagés et délivrés.

Il a quand même fallu attendre les prolongations pour vous voir faire la différence. Y a-t-il eu des moments de doutes ? 

Vu qu’on avait dominé quasiment tout le match, on s’est dit qu’on aurait continué avec le même état d’esprit. On savait que  tôt ou tard, on aurait eu une occasion et ça aurait été à nous de ne pas la louper. On est resté concentré en prolongation. Bien sûr, il y a eu un petit moment de doute, mais pas trop longtemps parce qu’on était sûr d’une chose : on ne voulait pas arriver aux tirs au but comme ça avait été le cas deux jours plus tôt. On savait qu’en haussant légèrement notre niveau, on aurait eu cette occasion qui nous aurait permis de passer devant au tableau d’affichage. Plus les minutes passaient, plus on mettait la pression, et les occasions se multipliaient.

Quelle a été la réaction tactique sur le terrain ? 

Tactiquement parlant, on a commencé en 4-3-3. En prolongations, on est passé avec deux attaquants dont S.ABAUL qui est passé devant avec deux milieux de terrain défensifs. On a joué en 4-4-2 en trapèze, ça a un petit peu bousculé l’adversaire. Ils avaient à charge deux attaquants de pointe, ça s’est vu sur le but, car c’est ABAUL qui a suivi l’erreur de l’adversaire  pour marquer. Aussi tôt le but marqué, nous sommes repassé avec une bonne base défensive,  ABAUL est revenu en 6 axial pour assurer un peu plus défensivement. Mais c’est surtout l’implication que nous avons mise qui a fait qu’on a gagné ce match en mettant la pression d’entrée sur eux. On n’a pas laissé le choix parce qu’on s’était dit qu’ils étaient chez eux, si on jouait à leur rythme, ça aurait été très compliqué. C’est pour ça qu’on a rapidement pris le jeu en main, et on a été récompensé de nos efforts à la fin. 

On va s’arrêter sur S.ABAUL, sur son rôle dans ce match et de façon générale qui n’hésite pas à laisser sa défense  pour aider l’équipe offensivement. Comment cela s’organise sur le terrain ?

Comment on s’organise ? C’est instinctif ! En fin de match, tu as un défenseur central qui reste devant quand son équipe a besoin de faire la différence, ça se voit souvent au haut niveau. Là, on a la chance d’avoir ABAUL qui peut jouer ce rôle-là. Quand on sent qu’on a besoin d’un petit plus devant pour garder le ballon, c’est assez instinctif, ça peut etre le coach ou même moi, on lui demande de passer devant. On a aussi la chance cette année d’avoir A. CÉSAR qui peut assurer l’intérim en arrière central. Le jeu du tiroir se fait instinctivement. 

On avait annoncé le Club Franciscain en “fin de cycle” avec cette victoire, vous confirmez définitivement votre retour en forme. Êtes-vous revanchards ?

Revanchards, non, on n’a pas de revanche à prendre, ce n’est pas le mot qui convient le mieux. Je vais plutôt dire qu’on se réveille ! Pourquoi les médias ont employé ce terme “fin de cycle” ? C’est en partie à cause de nous, de nos résultats, de l’attitude qu’on avait sur le terrain… Sauf que ça nous a réveillés, surtout après la défaite contre la Samaritaine. On s’est parlé, on s’est tous regardé droit dans les yeux et on s’est dit qu’il faut qu’on se réveille, mais qu’il ne faut pas qu’on oublie que nous sommes le Club Franciscain. Tout le monde sait que c’est une équipe qui a pour habitude de gagner au moins un trophée par saison. Toutes les équipes qu’on rencontre le weekend, viennent pour gagner. On a des concurrents directs comme le Golden Lion, le Club Colonial, ils mettent tout en œuvre pour nous battre, voire remporter le trophée face à nous. Par rapport à ça, on a changé notre état d’esprit sur le terrain et ça se voit. On est beaucoup plus combatifs et on ne se repose plus sur nos acquis parce qu’avant, il suffisait qu’un d’entre nous face un éclair de génie et on remportait une rencontre. Aujourd’hui ça ne passe plus parce que les équipes en face ont élevé leur niveau de jeu et c’était à nous de rehausser le nôtre. C’est chose faite depuis quelque temps et ça s’est vu surtout en finale de coupe de Martinique en décembre et sur les finales de coupe VYV. Ça faisait 13 ans que le Club Franciscain n’avait pas ramené la coupe VYV, ça nous tenait à cœur d’aller au bout. Maintenant, on sait ce qu’on doit faire pour pouvoir remporter ce genre de rencontre là.

Peut-on affirmer que le Club Franciscain est de retour pour cette fin de saison ? 

J’ai envie de dire que le plus dur ce n’est pas d’arriver au sommet, c’est d’y rester. Il faut se donner les moyens, on a les ingrédients pour. On a vu qu’une fois qu’ils sont tous mis en place, on n’obtient pas 100% de résultats positifs, mais on augmente nos chances de sortir vainqueurs sur plusieurs compétitions. Je ne vais pas dire qu’on va gagner tous les matchs à venir. On est quand même des êtres humains et surtout des amateurs donc obligatoirement, il y aura des weekends où on va sans doute pêcher physiquement, où  on sera à court de forme. Les matchs à élimination directe, on sait comment les préparer et, on mettra toutes les chances de notre côté pour gagner le maximum de trophées. 

À titre personnel, on a aussi noté ton retour en forme sur les terrains. As-tu le sentiments que ta présence a pesé sur ces derniers mois ?

C’est vrai que je suis de retour depuis le début de saison même si j’ai démarré avec plusieurs gènes. Sachant que l’effectif était réduit, j’ai serré les dents pour être présent à chaque match. En cette fin d’année civile, j’ai eu un regain de forme, mais je n’ai pas d’explication particulière. C’est peut-être mon état d’esprit ou celui ou du groupe, parce qu’en tant que cadre et ancien du Club Franciscain, j’ai dû ramener tout le monde vers le chemin de la victoire. J’ai un palmarès au sein du club qui me donne le droit à la parole, je sais comment préparer certains matchs. J’ai la chance de pouvoir transmettre ça à nos jeunes qui sont l’avenir du club. Ils m’ont rendu la pareille ils ont été à l’écoute, ça ne peut que me donner envie de montrer l’exemple, on a besoin d’eux et vice versa. C’est pourquoi aujourd’hui, je me donne davantage, j’essaye au mieux de donner l’exemple sûr et en dehors du terrain au niveau des préparations de match, du suivi… Je parle de moi parce que c’est la question, mais ils ont été à l’écoute des deux capitaines du club : ABAUL et moi. Ensuite, est-ce que j’ai le sentiment de peser, je ne sais pas si c’est le bon terme à employer. Je vais plutôt dire pourquoi on a l’impression que ça pèse, et ce sera surement redondant (rires), c’est parce que les jeunes ont été à l’écoute. Dieu merci, j’arrive à etre décisif grâce à toute l’équipe, ça ne peut etre que bénéfique pour nous. En continuant dans ce sens, je pense vraiment qu’on peut faire de belles choses pour les mois à venir.

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