
C’est du côté du Stade Rennais FC que j’ai rencontré Dimitri CAVARE jeune Guadeloupéen âgé de 20 ans. Formé au Racing Club de Lens, 1m85, 91 kg, un physique qui ne passe pas inaperçu mais qui ne lui a pourtant pas permis d’éviter de graves blessures. En effet, cela fait aujourd’hui un an jour pour jour que Dimitri est un joueur blessé, éloigné des terrains à cause d’une des plus graves blessures que puissent subir un joueur de foot. C’est donc un parcours de combattant que je vous propose de découvrir aujourd’hui.
Parlons d’abord de tes débuts en Guadeloupe : qu’est ce qui t’as donné envie de jouer au foot ?
Depuis petit j’étais dans le bain. Vu que mon père jouait au foot et qu’il est par la suite devenu coach, mon frère qui a quatre ans de plus que moi était déjà dedans. En Guadeloupe, je suis passé par trois clubs. J’ai fait mes débuts à 6 ans à l’AS Nénuphars puis j’ai été au Cactus et pour finir au CSM avant de partir pour Lens qui m’avait repéré, j’ai signé en 2010 !
À quel moment pendant ton enfance tu t’es dit “je serai joueur de foot pro”, qu’est qui t’as fait y croire ?
Depuis petit, c’était mon rêve. J’ai toujours été passionné. Déjà petit, à l’école, on me demandait je disais que je voulais devenir footballeur professionnel.
Donc quand le Racing Club de Lens s’est présenté tu n’as pas hésité où tu as quand même eu quelques appréhensions ?
Je suis parti à 15 ans de la Guadeloupe, je n’ai pas hésité, aucune appréhension. C’était le début de mon rêve !
Comment se sont passées tes années de formation ?
J’ai fait 3 ans de formation marqués par une première rupture des ligaments croisés en 2012, mais finalement, j’ai décroché mon contrat professionnel. La distance avec la Guadeloupe ça n’a pas été difficile à gérer, car à la base j’étais déterminé, c’était mon rêve, donc je ne le ressentais pas vraiment. Également parce que mes parents venaient et que moi j’allais en Guadeloupe deux fois par an, Noël et grandes vacances. Ensuite les cours, ça allait, mais c’était un peu difficile d’allier les deux. À l’internat, c’était top j’ai pu faire des connaissances avec un peu tout le monde, étant sociable, ça a été et j’ai passé trois ans de plaisir. Le plus difficile, c’était le climat, surtout pour les pieds et les mains.
Tu as connu une première rupture des ligaments croisés en 2011 pendant ta formation, tu n’as pas eu peur que cette blessure mette fin à ton aventure ?
Je me suis blessé vers fin 2011 et opéré en 2012. C’était au début de ma deuxième saison au RCL, je n’ai pas eu peur. Je savais juste que les autres gagnaient en apprentissage et que j’allais devoir redoubler d’effort pour retrouver le niveau surtout que j’étais en formation et que j’avais beaucoup de chose à travailler. J’ai signé mon premier contrat pro lors de la saison 2013-2014 suite à cela j’ai fait un match en Ligue 2. Je n’ai plus rejoué de la saison suite à plusieurs petites blessures.

Lors de la saison 2014-2015 tu fais tes débuts en ligue 1 contre le stade de Reims avec ton club formateur, quel souvenir gardes-tu de ce moment ?
Ah c’était un truc de fou. C’était une belle victoire, de plus, j’avais provoqué un penalty pour ma première titularisation ; c’était le feu.
Et justement qu’est ce que ça fait de jouer à Bollaert, est ce que aussi impressionnant qu’à la Télé ?
J’ai joué deux matchs à Bollaert, une mi-temps contre Marseille en match amical et une entrée en jeu contre Auxerre où j’ai fait une passe décisive. Boallert c’est un beau stade qui a en plus des supporters qui le rendent encore mieux, contre Marseille, j’ai joué côté Kop c’était impressionnant bien que ce n’était qu’un match amical.
Peu de temps après tout s’accélère, tu signes au Stade De Rennes.
Après la trêve hivernale en février, je suis sollicité par Rennes où je signe un contrat de trois ans et demi, mais il me prête à Lens dans la foulée pour que je termine la saison avec mon club formateur. J’estimais que c’était le mieux pour moi. Deux semaines après avoir signé, je me fais une rupture des ligaments croisés contre Evian Thonon Gaillard. Le 14 février 2015, je me fais opérer. Alors que j’étais sur mon 5ᵉ mois et que j’allais reprendre (à deux mois de la reprise) ; je fais une glissade anodine et je me refais une rupture des ligaments croisés, nouvelle opération en juillet.

Où en es-tu aujourd’hui ?
Le 14 février 2016, cela fait un an que je suis blessé. Le 31 janvier 2016 ça a fait six mois depuis ma dernière rechute. Je recommence très bientôt avec le groupe les entraînements, la compétition, ce sera sûrement pour le mois suivant.
Tu n’as pas encore joué avec Rennes mais tu fréquentes tous les jours le club, est-ce que cela te change vraiment de Lens ton club formateur ?
Oui, c’est vrai que ça change ! Lens, c’est un club formidable avec des supporters au top. Mais Rennes, c’est quand même un club qu’on retrouve régulièrement dans les 6-7 premiers du classement de la L1 à chaque saison donc c’est autre chose. Au niveau des infrastructures les deux sont bien rien à redire. Après à Lens, j’étais vu comme « le jeune » sorti de formation arrivant avec les pros (comme j’ai été formé là-bas) alors qu’à Rennes, je suis considéré comme un pro.
Aujourd’hui si tu avais la possibilité de refaire ce parcours, est-ce que tu aurais changé quelque chose ?
J’aurais fait exactement pareil je ne suis pas du genre à avoir des regrets. Après, c’est vrai que si j’avais le choix j’éviterais mes blessures (rires)
Pour terminer, la question, quel serait ton conseil pour un jeune antillais qui souhaite se lancer dans cette quête de devenir un joueur professionnel ?
Je lui dirais que c’est un monde spécial et difficile, mais que si c’est son rêve, qu’il veut vraiment faire ce métier que le chemin est long. Il faut donc dès le début se donner à fond, travailler, car il n’y a que le travail qui paye ; que ce soit au foot ou à l’école, car avant d’y arriver il va devoir allier les deux.
Merci Dimitri d’avoir accepté de répondre à mes questions et bonne reprise avec ton club.