C’est du côté de l’AJ Auxerre que j’ai rencontré Lenogue Xavier. Ce jeune martiniquais âgé de 18 ans a été influencé très tôt par sa grand-mère avec qui il se rendait au stade. C’est donc à l’âge de 6 ans qu’il débute le football au Golden Lion aux cotés de messieurs Borry et Fondelot qu’il tient tout particulièrement à remercier. Après un rapide passage par le Réveil Sportif il s’envole pour l’AJ Auxerre où il évolue encore aujourd’hui.
Xavier, comment a été possible ton recrutement à l’AJ Auxerre ?
J’ai participé à la Coupe Nationale avec la sélection de la Martinique (compétition qui regroupe tous les départements de France). Après cette compétition j’étais convoité par plusieurs clubs. Je suis parti faire des essais à Manchester City qui se sont bien passés. Ils voulaient me revoir. À mon retour d’Angleterre j’ai signé à l’AJ Auxerre à l’âge de 14 ans.
Pourquoi ne pas être retourné à Manchester City ?
Je ne suis pas retourné à Manchester City car il me proposait un nouvel essai et moi je voulais absolument un contrat. De plus, ma mère n’était trop d’accord pour que je parte à l’étranger surtout à 14 ans. En choisissant Auxerre, qui me proposait un contrat de trois ans aspirant, j’ai privilégié la formation scolaire et sportive tout en sachant qu’Auxerre est l’un des meilleurs clubs formateur français. Cela a été un choix longuement réfléchi en famille.
-Comment s’est passé ton départ ?
Mon départ à 14 ans, je ne l’ai pas vécu très bien. C’était comme un déchirement. Quitter ma famille a été très difficile, on va dire que j’ai mis deux ans à m’adapter. À mon départ ma mère m’a accompagné pour m’installer pendant un mois. C’est quand elle est repartie pour la Martinique que les choses se sont compliquées. Je suis devenu indépendant, je me rendais compte que j’étais tout seul, que j’aurai à faire des choix comme un homme. Je ne vais pas cacher que j’ai eu des envies de rentrer en Martinique. C’était très difficile, les entraînements sont plus intenses et il y a le CLIMAT… Je ne supportais pas le froid et cela a duré deux ans, ce qui faisait que je n’arrivais pas m’imposer dans ce club. À ma troisième saison j’ai un déclic, j’étais en vacances en Martinique et j’ai participé à un tournois en salle, il y avait Bernard Lama. À la fin du tournoi j’ai pu échanger avec lui et c’est là que j’ai eu ce déclic…Donc c’est à ma troisième saison que je commence à retrouver mon vrai niveau et je fais une saison pleine durant laquelle je remporte la coupe Gambardella. ….
Tu restes donc 4 ans au centre de formation, comment cela s’est passé ?
La vie au centre c’est des sacrifices. Il y a des règles de vie à respecter mais il y a aussi de bons moments avec les amis. On rencontre de nouvelles personnes. Cette année j’ai pris mon appartement donc c’est une nouvelle vie qui commence.
À quel niveau évolues-tu aujourd’hui ?
Je suis dans le groupe professionnel depuis maintenant un an. Je suis troisième gardien et je joue régulièrement avec la réserve. J’ai eu mon premier match en pro le 15 novembre 2014 en coupe de France…
Racontes-nous ce premier match en pro.
Ce match avait une saveur particulière, j’ai préparé mon match comme n’importe quel match. Arrivé au stade, il y avait un peu de pression jusqu’à l’échauffement mais après une fois entré sur le terrain je suis dans ma bulle je pense à une image positive, mon petit frère. Tout s’est bien passé on a gagné le match 3-0. C’était un match d’autant plus particulier car c’était le premier match de Coupe de France qui nous a emmené jusqu’au Stade de France. Je suis fier d’avoir participé à cette campagne de Coupe de France c’est juste magnifique.
Tu as également remporté la coupe Gambardella* avec ton équipe en 2014, parles-nous de cette expérience.
J’étais le gardien titulaire de l’équipe mais je me suis blessé lors du premier match. Une fracture du deuxième méta carpien, deux mois d’indisponibilité. J’ai été frustré de ne pas jouer mais je me suis dit que ça faisait partie des aléas du sport. Je suis revenu à la compétition alors que mon équipe est en quart de finale et je participe à tous les matchs jusqu’à la victoire finale.
Au-delà de l’émotion sportive, je crois savoir que tu vis un autre grand moment à la fin de ce match ?
Oui, ma plus grosse émotion c’est après la victoire, une grosse surprise m’a été réservé. Ma mère a été invitée au match, je n’étais au courant de rien du tout, c’est mon meilleur ami Donovan Leon qui m’a fait cette surprise. À la fin du match, mon coach me dit de regarder dans les tribunes et là je vois ma mère, je fonds en larmes…
Quels sont tes objectifs pour cette année ?
Cette année j’espère être le plus régulier possible dans mes performances et si on fait appel à moi en ligue 2, je veux montrer ce que je vaux …
Qu’est-ce que tu pourrais conseiller à un jeune qui se lance dans l’aventure ?
Mon message pour les jeunes est qu’il faut toujours croire en soi et ses qualités ne jamais baisser les bras être fort mentalement pour réussir toutes épreuves.
*Coupe Gambardella (source Wikipédia): C’est une compétition ouverte aux équipes premières catégorie 18 ans (U19 en termes FIFA) des clubs de football français. Elle est organisée par la Fédération française de football (FFF). C’est l’occasion pour les jeunes espoirs de démontrer leurs qualités et de s’aguerrir dans une compétition nationale très relevée. Une victoire en finale de la coupe Gambardella est autant recherchée par les joueurs qui espèrent entamer leur carrière que par les clubs qui espèrent ainsi démontrer leur capacité à former des jeunes talents.
Merci Xavier d’avoir été aussi disponible pour répondre mes questions, bonne saison à l’AJA
ByeBye Fans (ou pas) de foot