
Ken PHAETON est l’un des artificiers de la très belle saison réalisée par le CO Trenelle la saison dernière. Son année a été récompensée par un titre en coupe de Martinique, une apparition et un premier but chez les Matinino mais aussi et surtout par un départ en N3 avec le club de l’US Ivry. Depuis quelques mois, en compagnie de son frère, il découvre ce nouveau championnat et la vie en région parisienne. Cependant, les débuts ne se sont pas passés exactement comme il l’espérait comme il nous l’explique dans cet entretien.
Ken, on sait que tes débuts avec l’US Ivry ont été difficiles. Comment vas-tu maintenant ?
Ça va, même s’il fait froid, c’est un peu compliqué, ça change de la Martinique ! J’ai longtemps joué avec la réserve, je ne jouais pas avec la Nationale 3 donc, ça a été très compliqué pour moi. Maintenant, j’ai gagné une place dans l’équipe N3 et je compte y rester ! En ce moment, l’objectif, c’est d’être concentré sur moi ! Je suis bien dans ma tête, je prends match après match, j’essaye de faire ce qu’on me demande au mieux. Je compte rester dans l’équipe en National 3 jusqu’au bout !
Comment ton recrutement a-t-il été possible ?
Le recrutement s’est passé en même temps que celui de mon frère. Le coach nous a contactés en même temps. On a parlé avec lui du projet du club, de la montée en National 2 et ça nous a plus.
Parlons de ton adaptation maintenant.
L’adaptation a été très compliquée pour moi. J’ai dû mettre 6 mois à m’adapter, à me faire une place dans le groupe, à m’intégrer. L’entraineur m’a beaucoup aidé, car c’est un martiniquais comme moi-même. Il y a eu mon frère aussi et d’autres antillais qui m’ont aidé à m’adapter. Je ne parlais avec personne, j’étais dans mon coin, je n’allais pas vers les autres. Ça s’est ressenti sur mon football parce que ce n’est pas la même culture ici, c’est plus dur dans les contacts, c’est plus physique.
Pourquoi avais-tu cette attitude ?
Je suis timide, je ne suis pas quelqu’un qui va vers les autres. Ce n’était pas comme au CO Trenelle où je connaissais déjà du monde, j’avais déjà joué avec certains mais là, je ne connaissais personne. Quand je ne connais pas, je reste dans mon coin, même si je suis un grand danseur (rires), je suis aussi un grand timide. Ça a été plus facile pour moi de m’adapter quand on m’a aidé, quand on m’a dit d’aller vers les autres, qu’ils venaient aussi vers moi. Niveau foot, ça se voyait que je m’adaptais, j’ai commencé à jouer. Maintenant le groupe m’a accepté.
As-tu eu envie de rentrer en Martinique à un moment ?
Parfois, dans les moments difficiles, tu te dis “qu’est-ce que je suis venu faire là”. Mais il faut avoir du mental et te dire que tu es là pour tes objectifs et aller vers l’avant. Je n’ai pas eu de sollicitation de club en Martinique et encore moins du COT durant cette période. Au contraire, ils m’ont encouragé à continuer et je regardais les résultats. En rigolant, ils m’ont dit “ si tu veux, on fait un prêt et tu reviens à Ivry l’année prochaine”, mais c’était vraiment de la rigolade.
Penses-tu que c’était le meilleur moment de partir pour toi ?
Je n’ai pas de regrets, je me sens bien maintenant même si je n’ai pas beaucoup joué en début de saison. Parfois, je me demande ce que je fais là par rapport au froid, mais je retrouve vite mes esprits, je me remets en question. Je sais que je suis là pour un objectif, je ne me dis pas que j’aurai dû partir avant ou après. Je pense au contraire que c’était le meilleur moment, je suis encore jeune, j’ai toute ma carrière devant moi.
Comment vis-tu le fait de ne pas participer au prochain rassemblement des Matinino ?
En soi, je le vis bien, c’est toujours un plaisir de jouer avec la sélection, de représenter la Martinique, mais je savais que ce serait compliqué. Maintenant, je joue en N3 et certains rassemblements ont lieu en même temps que mes matchs donc, je ne trouve pas ça si grave que ça de ne pas avoir été appelé. Pour la Guyane, je pense que même si j’avais joué un peu plus, je n’aurais pas été appelé, car c’est une semaine où j’ai match. Je vise plutôt une date FIFA où tous les joueurs peuvent être libérés par les clubs.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette fin de saison ?
On peut me souhaiter de garder ma place en N3 avec Ivry et de jouer plus ! Je vise aussi la Gold Cup avec les Matinino si j’ai la chance d’être appelé. J’espère aussi continuer à progresser dans ma carrière de footballeur.