

Samuel Pereau est le président de la Ligue de Football de Martinique depuis 2008, il exerce actuellement son troisième mandat. Âgé de 57 ans, il est médecin urgentiste de formation même s’il occupe depuis 1991 des fonctions d’officier de sapeur-pompier professionnel et de directeur départemental adjoint du service d’incendie et de secours de la Martinique. En parallèle, c’est dans les années 90 que ce passionné de football a intégré l’encadrement de l’Aiglon du Lamentin en tant que médecin du club. En 1996, il arrive ensuite à la Ligue de Football avec l’équipe d’Alain RAPON dans le cadre du projet « Football 2000 » en tant que médecin fédéral puis premier vice-président en 2008 avant de devenir enfin le président qu’on connait aujourd’hui.
Est-ce que devenir président de la ligue a été une évidence pour vous ?
Je préfère dire que ça a été une suite logique, j’ai toujours été un passionné de football depuis ma plus tendre enfance, je suis le dernier d’une famille de quatre enfants. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir prendre une licence dans ma jeunesse mais j’ai beaucoup joué dans les quartiers où habitaient mes parents (rire). Ensuite, j’ai joué en scolaire avant de partir pour mes études dans le sud de la France puis à Paris. J’ai été joueur amateur au niveau district dans l’Hérault, en PH en Seine-Saint-Denis puis à Aulnay-sous-Bois. En rentrant en Martinique, après mes études, j’ai joué avec le Centre Hospitalier de Fort-de-France. Après, oui, lorsque je suis rentré, ça a été une évidence parce que j’habitais le Lamentin, j’étais en proximité avec des amis, anciens collègues ou étudiants que j’avais connus là-bas. Ça a été tout naturel de venir apporter ma pierre à la structuration d’un club important en Martinique. Suite à cela, j’ai été sollicité par les instances pour venir aider. La fibre qui brûle au fond de moi me motive à aider la cité, à aider les jeunes et à la construction de ce pays, c’est ce qui me porte.
Quel est le quotidien du président de la ligue de Martinique ?
C’est une fonction extrêmement prenante. Je pense que c’est le lot de tous les dirigeants associatifs et sportifs. C’est une ligue qu’on peut qualifier de petite fédération compte tenu des suggestions que l’on a niveau local, national mais surtout pour ce qui nous concerne, au niveau international. Ça demande beaucoup, c’est du quotidien, on doit en permanence jongler entre les responsabilités professionnelles et sa famille. Il faut être toujours disponible, presque H24 pour l’association, pour la gestion administrative, comptable et financière évidemment. C’est également la gestion de tous les litiges et contentieux car il y a lieu de faire beaucoup de relationnel. Au-dessus du Conseil de Ligue que je dirige, c’est l’assemblée générale des présidents de clubs. Aujourd’hui, nous avons plus d’une soixantaine de clubs dit civils qui pratiquent du football traditionnel et tout ce qui est football diversifié comme le futsal, le foot en entreprise et les développements sportifs qu’on peut avoir en matière d’intégration sociale, d’accompagnement des jeunes en partenariat avec un certain nombre d’institutions. De manière formelle, c’est beaucoup de réunions, une certaine présence au centre de gestion, la maison du football, pour la paperasse (rires). Il y a aussi des réunions formalisées avec en particulier une plénière ou un bureau du conseil de ligue tous les mercredis et des réunions sectorielles en général le lundi soir.
Quelles sont vos ambitions pour le football martiniquais ?
Nous avons un projet avec l’équipe qui est en gouvernance de la ligue de Martinique. Elle a été élue sur le projet NEO 2020 « Nouvelles évolutions et opportunités » pour le football martiniquais à l’horizon 2020. Ce projet essaye de faire en sorte que les conditions de pratiques soient meilleures. Il y a des opportunités financières qu’on pourrait avoir pour améliorer nos équipements en aidant directement les collectivités qui sont propriétaires des infrastructures. Il y a aussi la question de la formation des cadres, nous sommes handicapés par le fait que les structures qui permettent les formations supérieures de nos cadres sont en France métropolitaine, c’est compliqué d’y aller. Il y a la formation et la préformation des filles et des jeunes garçons qui nécessite des encadrants et des infrastructures de qualité. En ce qui concerne la structuration des clubs, on organise régulièrement des formations pour permettre à nos dirigeants d’avoir les outils en matière de gestions administratives et financières. L’amélioration de l’arbitrage, en effet, aujourd’hui on voit qu’on a un nouvel arbitre fédéral qui est repéré par les instances de la CONCACAF. Il part arbitrer régulièrement des matchs internationaux aujourd’hui de jeunes mais demain, ce sera peut-être de séniors. C’est tout un travail ! Aujourd’hui, nous attaquons un projet très ambitieux qui est celui d’espérer à moyen terme l’évolution du statut du joueur vers un statut de joueur pro ou semi-professionnel. La Guadeloupe aussi a pris le taureau par les cornes parce qu’on a bien compris que le système a atteint ses limites et qu’il faut le faire évoluer.
Nous parlerons des spécificités
du football martiniquais lors du prochain article.