
Marly RAMPONT-D’AUDREMONT est âgé 18 ans, né à Lyon et d’origine martiniquaise. Il a débuté le foot à l’âge de quatre ans en banlieue lyonnaise après avoir regardé des matchs avec son père. Passé par le Club Sportif Lyon 8ᵉ, le FC Lyon et l’AS Saint-Priest, il a rejoint l’Olympique Lyonnais à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, le jeune lyonnais poursuit sa formation aux Football Club des Girondins de Bordeaux. Ensemble, nous sommes revenus sur le début de son parcours.
Marly, tu as eu la chance d’être recruté par le grand club de ta ville d’origine l’Olympique Lyonnais. Est-ce qu’on rencontre des difficultés dans ce cas de figure ?
Pour moi, la chose qui a été le plus compliqué je pense, c’était le fait d’avoir tous mes proches autour de moi. A priori, c’est un avantage puisqu’on peut voir sa famille assez souvent, voir ses amis, ses potes d’enfance, et tout ce qui s’ensuit… Mais on peut aussi être trop attaché à tout ça, ce qui peut être perturbant pour la suite. Admettons qu’un joueur ait fait toute sa formation dans sa ville natale, entouré de tous ses proches, au moment où il devra quitter son entourage pour, par exemple, aller à l’étranger ou encore changer ne serait-ce simplement de ville, cela pourra être compliqué car il n’aura plus ses habitudes qu’il avait chez lui dans sa ville. Il aura une nouvelle vie, devra s’adapter au pays et tout ce qui s’ensuit (langue, coutume, culture par exemple) ou encore s’adapter au fait d’être seul et cela peut être très compliqué à gérer.
Quelques années après ton arrivée à l’OL tu as été licencié par le club*…
Cela a été vraiment très compliqué à accepter pour moi parce que j’avais fait une bonne saison durant laquelle j’ai beaucoup joué. Je devais signer mon premier contrat stagiaire professionnel dans un des meilleurs centres de formation au monde, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Passer de presque tout à se retrouver sans club, limite “à la rue” c’est dur… Il faut le bon entourage, le soutien, la réflexion et puis sans oublier l’aide de personnes compétentes, pour moi, ce fut mes agents, pour pouvoir prétendre à retrouver un club. Au final, cela m’a fait grandir et m’a ouvert les yeux sur certaines choses.
Aussi jeune, comment vit-on le fait d’être licencié d’un club de football ?
En ce qui me concerne, malgré le fait que j’ai voulu arrêter le foot, certains clubs étrangers comme français s’étaient intéressés à moi. Suite à de nombreuses discussions avec mes parents, ma famille, des amis, je me suis quand même donné une seconde chance et j’ai décidé de continuer le foot en ayant toujours le même objectif : signer pro le plus tôt possible et prétendre à faire une grande carrière. L’histoire liée à mon licenciement avait freiné certains clubs, mais malgré cela un club était vraiment intéressé par mon profil et a placé une réelle confiance en moi, le Football Club de Girondins De Bordeaux. Ils m’ont fait signer sans essais en se basant sur l’analyse de vidéos de mes matchs à Lyon.

Que gardes-tu comme souvenir de ton passage à l’OL ?
Les souvenirs que je garde de mon passage à l’OL, il y en a beaucoup mais les trois meilleurs sont la victoire 4-0 pour mon premier derby face au rival éternel l’ASSE, la victoire du tournoi international à Dubaï. Une expérience incroyable avec une victoire dans un match incroyable contre le Borussia Dortmund en demi. Le dernier, la victoire contre un de mes anciens clubs (l’AS Saint-Priest) 4-1 avec un très bon match pour moi.
Tu as donc quitté ton cocon familial à Lyon pour rejoindre le FCGB comment cela se passe pour toi ?
Effectivement, j’ai quitté le cocon familial pour venir m’installer ici à Bordeaux, et en toute sincérité ça a été compliqué les premiers mois. J’étais vraiment livré à moi-même, ce que je n’avais pas connu jusqu’à maintenant, il m’a fallu un petit temps d’adaptation mais maintenant ça va. Je le vis très bien et ça m’a permis de grandir plus vite, d’avoir beaucoup plus de responsabilités malgré mon jeune âge. Je m’y suis fait au fur et à mesure, aujourd’hui, je suis épanoui là où je suis.
Qu’est ce qui ferait qu’aujourd’hui tu ne reproduirais pas les mêmes erreurs du passé ?
J’ai appris de mes erreurs et ce serait vraiment immature de ma part de les reproduire. Aujourd’hui, je pense avoir grandi et compris certaines choses de la vie avec tout ce qui s’est passé et tout ce que cette histoire a entraîné… Je pense que je ne peux plus reproduire les mêmes erreurs qu’avant.
Avec les Girondins vous faites actuellement un bon parcours en coupe Gambardella, est-ce que tu peux nous en parler ?
On a affronté Lens en 1/4 de finale en s’imposant 1-0 à la maison dans un match très disputé. C’était une belle équipe lensoise qui n’a pas démérité même si je pense qu’on était un peu au-dessus sur le contenu du match. Maintenant, on peut se concentrer sur la 1/2 finale qui approche à grands pas face à l’AS St-Étienne qui aura lieu le 7 avril à l’Étrat (Centre De Formation de l’ASSE) où j’aurai sûrement droit à un accueil chaleureux en tant qu’ancien lyonnais (rires).
Qu’espères-tu pour la fin de saison ?
Pour la fin de saison, j’espère le maintien en National 2 pour notre équipe réserve, gagner du temps de jeu avec l’équipe réserve. La cerise sur le gâteau serait la victoire finale en Gambardella.
Quel serait ton conseil pour un joueur qui souhaite se lancer dans cette aventure de devenir footballeur professionnel ?
Trois mots clés : TRAVAIL, SÉRIEUX, DÉTERMINATION ! Croire en soi et en ce qu’on sait faire, le plus important NE JAMAIS RIEN LÂCHER MALGRÉ LES MOMENTS DE DOUTE !
*Marly a été renvoyé par l’OL suite à un problème dans son lycée.