

Mylaine s’est blessée lors d’un match de D1 féminine il y a quelques mois. Partie pour six semaines de soins, elle aura finalement été écartée des terrains durant six mois. Durant cette période, elle n’a jamais cessé de travailler et de croire en son rétablissement. Ensemble nous sommes revenues sur ces moments difficiles.
Mylaine parlons de cette blessure que tu as contractée en début de saison.
C’était en septembre lors d’un match contre Rodez, sur un tacle ma cheville part. La douleur, wouaw… Je ne sais même pas comment t’expliquer ça, j’avais trop mal. Je savais dans ma tête que je n’aurais pas pu reprendre, du coup je suis sortie et je suis restée sur le banc. Il fallait attendre que le match se termine, il me semble que je me suis blessée à la 65ᵉ minute, je trouvais ça super long. La douleur était insupportable. Une fois que le match se termine, je vais au vestiaire, je retire ma chaussette et là je vois l’état de ma cheville… J’avais des douleurs un peu partout, au pied, au tibia, au mollet… J’ai attendu pratiquement une heure que les pompiers arrivent. Dans les vestiaires, il y avait mes coéquipières, ma mère, ma tante donc j’avais quand même le sourire. J’oubliais un peu la douleur, même si elle était bien présente (rires) mais ça compensait un peu. J’avais hâte de savoir ce que j’avais, je trouvais que c’était long. J’ai attendu longtemps.
Quel a été le diagnostic ?
J’ai fait une échographie le jour même mais ma cheville était trop enflée pour savoir ce que j’avais. Du coup, j’ai fait une IRM le lundi suivant et ils ont vu que j’avais trois ligaments rompus et une entorse du Chopard (pied). En fait, j’ai eu plein de soucis à la cheville, au début on m’a diagnostiqué six semaines de convalescence. Au final ça a duré quasiment six mois… J’ai fait les soins tous les jours jusqu’à ce que ma cheville dégonfle. J’ai porté une botte pour permettre à l’entorse de cicatriser et encore fait des soins.
Pourquoi ça a duré plus longtemps que prévu ?
Mes ligaments n’ont pas cicatrisé comme ils le devaient. J’avais toujours des douleurs au niveau osseux, j’ai aussi eu une contusion. J’ai fait des infiltrations pour voir si ça pouvait m’aider, de la mésothérapie*. J’ai repris au mois de janvier mais je me suis à nouveau arrêté il n’y a pas longtemps parce que je me suis refait mal sur un mouvement. J’ai refait une infiltration et à ce moment-là j’ai repris la course puis le ballon et les entrainements avec le groupe.
Après cette nouvelle rechute, as-tu gardé le moral ?
Déjà, quand on te dit que c’est six semaines, tu vois que ça fait déjà des mois et qu’au final tu rechutes… Forcément tu n’as pas le moral mais après avec Dieu, je suis restée forte. Je me disais que je passais une période difficile mais qu’il aurait forcément une bonne période qui allait arriver. Comme on dit chez nous « je mange mon pain noir » et je sais que je vais forcément « manger mon pain blanc ». C’est vrai que sur le coup tu es démoralisé, tu as, limite, envie d’arrêter le foot… Mais après je me reprenais et je me disais que dans la vie, il y avait plus dur, que c’est une période difficile à passer. Autour de moi j’ai Emelyne (LAURENT son amie), Andy (un ami), mes parents, ma famille, mon équipe et l’entraîneur qui me soutiennent. Je me dis que ça ira et puis il faut toujours se dire que dans la vie il y a plus dur. Je garde le moral et la foi, ça me redonne le sourire. Je ne m’apitoyais pas sur mon sort.

Cette longue blessure met un frein à tes ambitions en club et en Équipe de France. Comment le vis-tu ?
Oui ça éloigne mes chances pour la coupe du monde mais il faut garder espoir. Là j’ai repris, je me dis qu’il faut garder espoir, il reste des matchs de championnat. Je vais tout donner pour retrouver mes sensations et le plaisir de jouer après six mois d’arrêt. On verra, je l’ai déjà dit mais tout est entre les mains de Dieu, si je dois faire partie, j’en serai si ce n’est pas cette année et bien, ce sera dans quatre ans. Après, oui, c’est sûr que je suis un peu déçue de ne pas y participer, c’est en France en plus. C’est la vie, je n’ai pas voulu me blesser, ça a été plus long, c’est comme ça… Si je n’y vais pas, je serai à fond derrière l’équipe de France pour les soutenir en espérant qu’elles fassent quelque chose d’aussi beau que les garçons.
Après six mois de calvaire, tu as rechaussé les crampons pour un match avec la réserve du FCGB. Comment ça s’est passé ?
Ça fait du bien de rechausser les crampons, c’est un pur bonheur. Je suis contente après 6 mois, j’ai joué 70 minutes. J’espère ne pas me blesser à nouveau pour la fin de saison, continuer à retrouver du rythme et des sensations et pouvoir aider mon équipe. Là on est en bonne position, nous sommes 3ᵉ du championnat on ne peut pas la lâcher. On va tout faire se battre et travailler pour pouvoir finir la saison en beauté.