
Hello les amis,
Imaginez que votre chanteur préféré vous installe dans une salle et vous chante votre chanson préférée…
Imaginez que votre acteur préféré vous emmène sur le tournage de son plus beau film…
Imaginez que votre comédien préféré vous emmène dans une salle de spectacle et qu’il vous joue votre spectacle favori…
Voilà vous vous trouvez dans la même position que moi ce jeudi 26 mai 2016 : Finale de la Ligue des champions entre l’OL et Wolfsburg et ma joueuse préférée qui soulève la plus belle coupe sous mes yeux…
C’est grâce à une invitation de Wendie Renard que je m’envolais donc pour l’Italie ce jeudi afin de vivre une journée mémorable. Journée qui avait une saveur toute particulière car j’ai toujours rêvé d’assister à une finale de Ligue des champions et encore plus d’y voir jouer la joueuse que j’admire le plus… Match tout particulier car il me rappelait la première fois où j’avais rencontré Wendie Renard, c’était il y a 4 ans lors de la dernière victoire de l’OL en Ligue des champions. J’étais venue à Lyon voir un match des garçons mais aussi toutes les joueuses de l’OL lors d’une séance de dédicaces où elles présentaient le trophée. J’avais fait plus d’une heure de queue sous la pluie pour pouvoir approcher ces filles, faire une photo avec Wendie et voir la coupe…
Quatre ans plus tard, me voilà dans un avion en compagnie des familles des joueuses pour cette finale de Ligue des champions. Voir Wendie Renard soulever la coupe était pour moi une façon de boucler la boucle, de réaliser un rêve.
Partis de Lyon à 11:00, arrivés à Bologne à 12:00, nous avons rejoint un guide et pris le bus pour arriver une heure plus tard à Reggio Emilia, ville dans laquelle se déroulait la finale.
Reggio Emilia est une ville de 170 mille habitants connue pour sa gastronomie et ses monuments historiques. Nous avons eu quartier libre jusqu’à 15:45, avant de se rendre vers 16:00 dans un hôtel où était organisé un cocktail. Il faisait beau, il faisait chaud le cadre était très agréable, on en oublierait presque ce pourquoi on était là…
Non, je rigole, à partir 16:30 je ne tenais plus en place, je n’arrêtais pas de regarder mon téléphone, le guide nous avait donné rendez-vous à 16 h 50 au bus pour partir au stade. Le temps de manger quelques brochettes de fruit, siroter un verre de vin, l’heure était arrivée…
17:10 enfin on s’approche du Mapei Stadium Citta del Tricolore (23 000 places), nous étions très (agréablement) surpris de voir autant de monde pour un match de foot féminin… Le temps d’enfiler mon maillot floqué « RENARD -3 » de descendre du bus, faire le tour du stade pour trouver notre place et voilà enfin, le moment était arrivé…
Le Mapei Stadium est un beau stade, coloré et accueillant. Pour l’occasion, quelque 15 000 supporters avaient fait le déplacement (dont 200 Lyonnais). La fin de l’entrainement, la cérémonie d’ouverture et voilà, enfin les deux équipes rentrent sur le terrain pour ce qui restera un match mémorable.
Au début du match j’étais stressée mais pas plus que ça, à aucun moment je n’ai imaginé qu’on puisse perdre ce match. On rentre rapidement dans la partie quand la première frappe de Gossling déviée par Wendie finissait en corner…. Mais les Lyonnaises sont vite entrées dans le match et ont confirmé cette confiance que j’avais placée en elle. Quelque dix minutes après le coup d’envoi, Pauline (Bremer) prenait son couloir et laissait son homologue allemande, Kerschowski, derrière elle. Elle centrait alors son ballon qu’Ada (Hegerberg) ne manquera pas de reprendre dans la surface pour marquer le premier but de la rencontre… Yeesss ! J’avais raison d’avoir confiance en elle, j’étais soulagée même si je connais le foot. Je sais très bien que ce n’est pas fini tant que l’arbitre n’a pas sifflé la 90″ (Tu ne crois pas si bien dire ma pauvre…) ! De cette première mi-temps on retiendra la domination et la maîtrise collective lyonnaise, les 3 corners consécutifs de Wolfsburg et ce précieux but d’Ada qui nous permet de mener au score.
Durant la mi-temps deux groupes traditionnels italiens nous ont gratifiés d’un joli spectacle afin de nous détendre avant de reprendre les hostilités… Bon en réalité j’avais juste hâte que ça reprenne et de vite repartir avec cette coupe, j’y croyais encore plus fort.
Retour sur la pelouse des 22 mêmes actrices et sur les mêmes bases que la première mi-temps.
48″ premier corner de la 2MT frappé par Louisa (NECIB) que Wendie (Renard) reprendra avec la puissance qu’on lui connait, je suis là, debout, prête à lâcher le fameux « i-saaaaalééééé » une fois le ballon dans le but, mais que nenni ! Élise (Bussaglia, ancienne joueuse de l’OL) était bien placée sur la ligne pour arrêter cette belle reprise de la tête. Des frappes de Camille (Abily), Louisa (NECIB), toujours cette même franche domination et pourtant pas de 2ᵉ but pour tuer le match…
80″, ça commence à devenir long, je commence à regarder le chrono quasiment toutes les minutes « Bondié fè sa fini, allez les filles faut marquer on mène que 1-0 faut pas se relâcher », me disais-je !
83″ Première occasion franche pour les Allemandes, le vent a tourné, ce sont les Allemandes qui poussent désormais. Là je commence « à crier » pour rester polie « Allez Ameeeeeeeeeel ! Allez Griedgeeeeee faut la sortiiiiiiiiiiiir ! Allez Saraaaah ! » Je donne tout ce que j’ai et je pense que les italiens assis à côté de moi se rappellent encore de ma voix…
Mais je n’ai pas crié assez fort vu qu’à la 88″ Alexandra Popp vient tuer tous mes espoirs de titres…
Pour la première fois depuis tout ce temps où je rêvais de ce match je me suis dit « on peut perdre cette finale ». Ce n’était qu’une égalisation mais c’était tellement contre le cours du jeu que je me suis dit « on va le perdre, ce n’est pas notre jour ».
L’arbitre siffle la fin du match, c’est parti pour les prolongations.
Les Allemandes galvanisées pas leur égalisation ont poussé, mes filles étaient à découvert on pouvait prendre un but à l’image de ces deux franches occasions de Blasse et Popp.
Hors-jeu de Lotta (Schellin), reprise manquée d’Ada (Hegerberg), frappe d’Elodie (Thomis), frappe de Louisa (Nécib) et toujouuuurs pas de but… « Bondié ka’yé, on ne va pas gagner p*tain ».
Plus le temps passe, plus l’hypothèse d’une séance de tirs au but se dessine, plus mon cœur me fait mal « Non je refuse, je n’ai pas fait tout ça de chemin pour perdre au pénalty zot pas wè’y. Wolfsburg marque maintenant si tu veux mais hanhan pas de TAB » pensais-je…

Les trois coups de sifflet de l’arbitre résonnaient dans ma tête comme une condamnation. J’ai pensé à quitter la tribune tellement j’avais peur d’une défaite aux tirs au but « non mes filles ne se sont pas battues comme ça pour perdre au TAB non ! »
Pour la première fois depuis tout ce temps où je rêvais de ce match je n’imaginais pas autre chose qu’une défaite pour mon équipe, j’étais déjà au bord des larmes…
Quand Ada se présente pour tirer son pénalty, je n’ai aucune crainte, Ada c’est une valeur sûre, une buteuse « baby killer »… Imaginez mon état quand Ada rate son pénalty… Je crois qu’à partir de ce moment-là j’ai déconnecté, j’avais déjà commencé à me préparer, me protéger pour ne pas avoir trop mal…
J’ai déconnecté jusqu’au tir de Wendie, je me rappelle avoir pensé « Seigneur, faut qu’elle marque » chose faite ! Un grand bonheur de voir ce grand capitaine partir et motiver sa gardienne pour qu’elle fasse le job…
Premier arrêt de Sarah (Bouhaddi) ! Je n’y croyais pas plus que ça ! C’est seulement au deuxième arrêt, quand j’ai entendu les supporters dire « Si Saki (Kumagai) marque on a gagné » que je me suis dit, c’est encore possible. Je suis passé de plus, rien, je ne ressentais rien depuis le tir d’Ada, à « on est presque championne d’Europe » en moins de cinq minutes.
Quand j’ai vu la course d’élan de Saki je me suis « Aie Bondié i key vreyé’y an ciel » puis j’ai crié, crié, j’ai tout ressenti, j’ai eu l’impression que mon cœur s’était arrêté puis était reparti.
Un bonheur tellement immense, tellement intense, les larmes qui montent, mais cette fois de bonheur, elles peuvent couler… « NOUS SOMMES CHAMPIONNES D’EUROPE PUTAIN »
Tu prends des gens dans tes bras tu ne les connais même pas, tu parles avec des italiens alors que tu parles même pas italien… Tu t’arrêtes, tu te pinces, tu réalises : NOUS SOMMES CHAMPIONNES D’EUROPE !
Mon capitaine va lever la coupe sous mes yeux, la boucle est bouclée.
Débute la cérémonie de remise des médailles pour l’équipe allemande puis vient le moment pour mon équipe de monter dans la tribune pour recevoir ses médailles et soulever cette coupe que j’avais vu il y a quatre ans de cela… C’est une joie tellement réelle, palpable, un sentiment de plénitude tellement intense. Quand je vois Wendie soulever la coupe je pense « Comment j’ai fait pour ne pas croire en elles ? »
J’ai quitté le stade en chantant « Championne d’Eurooopeeeeee ! On a le tripléééééééé ! » Jusqu’au bus. Nous devions reprendre l’avion à 22:30 mais c’était sans compter sur la ténacité des Allemandes (prolongations + TAB).
C’est donc à 00:00 après avoir regardé les filles monter dans l’avion en chantant que nous avons décollé pour Lyon. Une heure plus tard, des chants, des dizaines de chants et de danses plus tard que nous sommes arrivés à Lyon où la presse attendait les joueuses.
Un trajet en bus pour récupérer les voitures, le temps d’un trajet pour mon capitaine et moi de refaire le match et nous nous quittions en chantant
« CHAMPIONNES D’EUROPEEEE, CHAMPIONNEEES D’EUROPPPEEEE…. »
J’ai dormi avec mon appareil photo près de moi pour qu’à mon réveil je puisse tout de suite vérifier si c’était bien arrivé, si j’avais bien réalisé un de mes rêves les plus fous… Trois jours plus tard, je regarde encore les photos, je chante encore les mêmes chansons…
Les amis, je vous souhaite de vous retrouver dans la même pièce que votre chanteur préféré et qu’il vous chante votre chanson préférée ! Je vous souhaite de vous retrouver sur le tournage de votre acteur préféré, ! Je vous souhaite de vous retrouver au spectacle de votre comédien préféré… Je vous souhaite, quel qu’il soit, de vivre un bonheur aussi pur et aussi intense que celui que j’ai vécu ce jeudi 26 mai 2016 :
CHAMPIONNES D’EUROPE !
“Bondié fè sa fini” : Mon Dieu, faites que ça se termine vite
“Bondié ka’yé”: Mon Dieu, qu’est-ce qui se passe
“Zot pas wè’y”: Ça ne va pas se passer comme ça
“Aie Bondié i key vreyé’y an ciel”: Mon Dieu, elle va l’envoyer dans les tribunes/le ciel
TAB: Tirs au but
2MT : Deuxième mi-temps