
Le Golden Lion, champion en titre de la Division d’Honneur de Football de Martinique s’est récemment qualifié pour le 8ᵉ tour de la Coupe de France de Football. J’ai donc rencontré José Goron, attaquant de l’équipe afin de revenir sur ce chemin déjà parcouru et celui qui les mènera début décembre du côté du Racing Besançon pour un match qui restera à tous les coups gravés dans la mémoire du football martiniquais.
José, peux-tu te présenter ?
José Goron 38 ans attaquant du Golden Lion. J’entame ma 2ᵉ saison au Golden Lion. Ça se passe plutôt bien, les résultats sont positifs avec un titre de champion de Martinique à ma 1ʳᵉ année meilleur buteur avec 30 buts. Pour ma 2ᵉ saison on se qualifie pour le 8ᵉ tour de la coupe de France.
Revenons sur ce parcours qui vous a conduit, ton club et toi, en 8ème de Finale de coupe de France. Parlons de cette finale de coupe départementale face au Club Franciscain, comment l’avez-vous vécu ?
On avait une grosse pression d’autant plus qu’on avait perdu la finale départementale de l’année précédente alors qu’on avait le match en main. Face au Club Franciscain, club habitué à jouer les finales de coupe de France, c’était une tâche difficile pour nous on était outsider. On a su prendre le match par le bon bout bénéficiant rapidement d’un penalty et d’une supériorité numérique, malgré cela le Club Franciscain nous a bousculé jouant de son expérience. Nous, on a su tenir avec une pression du résultat. On a été costaud jusqu’au bout pour réussir cet exploit, car sachez que la dernière finale de coupe de France perdue par cette équipe date des années 90. Donc c’est valorisant pour nous cette victoire.

Au moment de l’attente du résultat du tirage au sort pour le 7ème tour, avez-vous, toi et l’équipe, eu une appréhension ?
Non pas du tout, on savait déjà qu’on recevait en Martinique. On espérait rencontrer une équipe qui nous permettrait d’avoir une chance de passer, sachant que c’était Noisy-Le-Sec, on s’est dit que c’était jouable devant notre public. Cette équipe de Noisy-Le-Sec, il faut rappeler qu’elle avait été battue en 2002-2003 à ce même stade de la compétition par le club franciscain, donc beaucoup d’éléments qui nous permettait d’y croire. Résultat, on a réussi l’exploit.
Selon toi, le fait d’avoir joué ce match en Martinique a été un plus ? Avez-vous vraiment senti la ferveur du public martiniquais ?
Oui, on l’a vraiment ressenti, c’était une grosse motivation pour nous afin d’être à la hauteur de ce match et de se qualifier. Le public a été présent et en plus de notre qualité de jeu et de nos atouts à faire valoir on a eu cet appui du public martiniquais. C’est un gros plus de jouer en Martinique sachant que les équipes de CFA2 ont rarement l’occasion de jouer devant autant de monde. Les joueurs de Noisy-Le-Sec nous l’ont confirmé.
Vous avez pu discuter avec les joueurs de l’équipe adverse ?
Ce n’était pas évident car on était dans une euphorie après cette victoire. Certains joueurs ont eu l’occasion de les croiser après le match et le lendemain. Paraît-il, on a été très bon et que certains joueurs de notre équipe peuvent largement jouer en métropole d’après leur dire. Moi j’en suis conscient que nous avons des jeunes joueurs qui peuvent s’ils ont la motivation et le mental pour évoluer dans le monde pro.

Retour sur ce match en lui-même, est ce que tu as ressenti une différence de niveau par rapport aux équipes que vous rencontrez tous les weekends en Martinique ?
Oui absolument, il y avait une différence de niveau surtout au niveau intensité de jeu, ça allait plus vite dans les transmissions et l’organisation tactique de l’équipe. Après, il faut savoir qu’en Martinique on a rien à envier à des joueurs de l’hexagone en qualité intrinsèque après, c’est juste avoir une meilleure culture tactique, respecter l’organisation du coach et élever notre niveau.
La physionomie du match, vous menez, ils égalisent, un carton rouge puis cette interminable séance de tirs au but, est ce qu’à un moment tu t’es dit que ça n’allait pas passer ?
Il ne fallait pas justement se laisser envahir par un pessimisme qui nous ferait flancher. On est resté concentré jusqu’au bout en resserrant les lignes, en étant costaud défensivement, c’était très difficile physiquement surtout que Noisy a monté son bloc pour nous presser haut. On a subi mais tenu en infériorité numérique. On a su faire corps on s’est surpassé pour tenir jusqu’aux tirs au but. On savait qu’à la séance de tirs au but on était avantagé par le public et le fait qu’on n’ait pas flanché à 11 contre 10, c’est ce qui nous permettait d’être plus en confiance qu’eux.

Le tirage au sort du 8ᵉ tour de la Coupe de France a eu lieu le 18 novembre, que savez-vous de votre futur adversaire le Racing Besançon ?
On ne sait pas grand-chose de cette équipe sauf qu’à l’heure actuelle, elle est 5ᵉ de son groupe, nous savons que son coach, c’est un ancien pro Mickael Isabey qui a joué à Sochaux. Il est évident que ça sera compliqué, car c’est à l’extérieur, il faudra qu’on s’acclimate, c’est un facteur à prendre en considération. Maintenant à nous de faire face, car c’est un contexte que certains vont découvrir, pour une grande partie de l’équipe, c’est une première. Nous ne partons pas la fleur au fusil, nous savons que nous avons des possibilités, à nous de bien les exploiter. J’avoue que ce match sera extrêmement difficile, mais nous croyons en nos chances.
Comment préparez-vous cette rencontre ?
Eh bien on se prépare normalement. On a des matches de championnat, il nous faut rester dans une bonne dynamique. Au niveau professionnel président et son comité s’organisent pour certains afin qu’on les libère et d’autres prennent des congés annuels afin d’être disponible.
Est- ce que ton équipe et toi rêvez d’un parcours similaire à celui du Club Franciscain ?
On n’y pense pas spécialement, il faut savoir que c’est une première pour ce club. On veut seulement écrire notre histoire le reste est éphémère. Une élimination au 8ᵉ tour n’enlèvera rien à notre parcours qui n’est pas si mal. Il faut aussi rappeler que nous sommes la deuxième équipe après le Club Franciscain à se qualifier pour le 8ᵉ tour de Coupe de France en gagnant en Martinique.
En conclusion, est-ce que tu souhaiterais ajouter quelques mots ?
On espère répondre aux attentes de ce match du 8ᵉ tour avec un résultat positif ça ne sera pas chose facile. On tâchera d’être à la hauteur et ramener la qualification en Martinique. On attend et espère un public acquis à notre cause afin d’augmenter nos chances de qualification, que ça nous galvanise, nous motive !
Merci José d’avoir répondu à mes questions. Bon courage pour la suite de la compétition, on va suivre ça de près !
José, je compte sur toi. Je suis sur que votre chance existe. M—E pour ton équipe.