Steven Babootarie est un jeune martiniquais âgé de 19 ans qui évolue depuis 5 ans sous les couleurs du SC Bastia. Après avoir débuté le football à 4 ans au Club Péléen, il a évolué à l’Excelsior avant de s’envoler pour la Corse où je l’ai rencontré aujourd’hui. Mais c’est malheureusement écarté des terrains à cause d’une terrible blessure qu’il me parle de son tout jeune parcours.
Comment un jeune martiniquais se retrouve en formation au Sporting Club de Bastia ?
J’ai fait l’INF Clairefontaine, au début il y avait 2000 joueurs, je suis arrivé parmi les 40 derniers ; là il y avait beaucoup de recruteurs et j’ai été repéré par Rennes, Auxerre et Bastia qui m’avaient demandé de venir concrètement. Je suis allé à Rennes et Bastia pour voir comment c’était. Rennes voulait que j’attende jusqu’à la coupe Nationale mais avec mon père, on ne voulait pas perdre de temps, on voulait assurer. Bastia m’a fait revenir, j’ai visité les installations et j’ai signé tout de suite. J’ai opté pour Bastia qui se rapproche un peu de la Martinique, comme j’avais 13 ans, j’ai signé un contrat de non sollicitation (ANS) puis un contrat aspirant de 3 ans. Lors de la coupe Nationale avec la Martinique. J’étais capitaine on a fait un tournois à Rambouillet il y avait toutes les sélections de France. À ce moment-là j’ai été contacté par Manchester City et Chelsea qui voulaient que je fasse un essai et Rennes et Auxerre m’ont proposé de vrais contrats avec rémunération mais j’avais déjà signé avec Bastia.
Comment s’est passé l’adaptation à Bastia ?
Quand je suis arrivé ça s’est bien passé, j’étais U16 mais je jouais avec les U17 j’ai fait quasiment toute la saison avec eux. Ma deuxième année, c’était une belle saison j’ai marqué 10 buts en étant milieu défensif, le club était fier de moi. J’ai souvent joué avec les U19, j’ai marqué avec eux, j’ai fait quelques entraînements avec la CFA et un entrainement avec les Pros. Quand je suis arrivé en U19, j’ai passé une mauvaise saison mais j’ai fait tous les matchs on a même fait un quart de finale de Coupe Gambardella. La deuxième année en U19 ça s’est bien passée j’étais surclassé en CFA, cette année je faisais une belle saison, je m’entraînais avec les pros, de temps en temps le coach m’appelait pour les entraînements tout se passait bien jusqu’à ma grosse blessure.
Tu as souvent été surclassé, tu n’as pas eu l’impression que c’est allé trop vite parfois ?
Non, je ne trouve pas puisque dans les autres clubs on voit souvent les jeunes alors qu’à Bastia ce n’est pas la même politique, sur le continent ils font confiance encore plus jeune.
Justement les clubs Corses sont réputés pour leur forte identité, l’as-tu ressenti tout de suite en arrivant à Bastia ?
C’est exactement ça, quand tu arrives à Bastia tu le ressens tout de suite, même chez les jeunes. Pour moi c’est l’identité du club et ce que j’adore c’est les supporters, ils sont énormes que ce soit pour les pros ou pour les jeunes. Ils étaient venus à Laval lors de notre ¼ de finale en Coupe Gambardella, ils avaient chanté pour nous comme si nous étions des pros. C’est ce que je trouve monstrueux justement, Le Club a une vraie identité par rapport à ça.
Revenons à toi, au niveau des études, comment ça s’est passé ?
J’ai eu mon bac de gestion et j’ai arrêté parce que je m’entraînais avec la CFA et les pros c’était un peu compliqué à gérer. Mais je ne mets pas dans ma tête que je veux faire quelque chose d’autre car je me dis que je vais réussir même si je suis blessé actuellement j’espère que quand je vais revenir… Mais bon pour l’instant on n’est pas encore là mais je ne me dis pas que je vais échouer donc je ne me projette pas trop de ce côté-là.
Tu as eu l’occasion de t’entraîner avec les pros et la CFA, tu n’as pas eu d’appréhension ?
Mon premier entrainement avec la CFA c’était quand j’évoluais avec les U17, ça s’était très bien passé j’avais fait un ou deux matches avec la CFA en fin de saison. Mes premiers entraînements avec les pros ça s’était bien passé aussi, j’ai été bien intégré. Je n’étais pas impressionné au contraire. J’avais envie de montrer que je pouvais y être donc j’ai envoyé et ça s’est super bien passé. D’ailleurs le coach Printemps m’avait gardé pendant deux semaines, il n’y avait pas de soucis.
Puis ta progression a été stoppée par cette grosse blessure.
Ça s’est passé en match le 29 Novembre 2015, mon père venait d’arriver de la Martinique pour voir le match. Je fais un appui je sens que mon genoux craque, je sors du terrain, je n’aurais pas dû revenir mais comme il y avait mon père je me suis dit je sers les dents. Je suis retourné sur le terrain et à ce moment-là j’ai senti mon genou craquer vraiment.
Quand on t’apprend que c’est une rupture des ligaments croisés et tout ce que ça implique, comment as-tu réagi ?
La première chose à laquelle j’ai pensé c’est « ouais c’est les croisés…Quand est-ce que je reprends ? » je pensais déjà à recourir. Après je me suis dit qu’il fallait qu’on me trouve un médecin au plus vite. Mais voilà je ne me suis pas alarmé, je me suis dit que si ça arrive c’est parce que Dieu l’a voulu et que ça fait partie du jeu.
Mais les choses ne se sont pas passées comme tu l’espérais, bien au contraire.
Je me suis fait opéré à Paris, ça s’est plutôt bien passé dès le lendemain je marchais déjà avec mes béquilles sauf que j’ai eu un hématome. J’étais déjà arrivé à Bastia quand ça s’est passé. Donc ils ont dû me prendre en urgence là-bas ils m’ont mis une lame dans le genou mais cette lame ne m’allait pas donc ils m’ont fait plusieurs lavages. Après ces lavages j’ai eu une nécrose. Après la nécrose ils ont dû me faire une greffe de peau sur ma cuisse. Et voilà, ça fait que j’ai eu 7 opérations en tout depuis le 29 Novembre 2015. Il me reste une dernière opération à subir pour libérer mon genou afin que je retrouve complètement ma flexion.
Est-ce qu’à un moment tu as eu envie de lâcher, tu t’es dit que c’était fini pour toi ?
Non je n’ai jamais eu envie lâcher au contraire je n’ai qu’une seule envie c’est de reprendre… Tous les jours de 14h30 à 17h00 je vais chez le kiné. Je fais de la musculation en attendant ma dernière opération. J’espère reprendre fort et tout donner pour devenir professionnel l’année prochaine.
Quel serait ton conseil pour un joueur qui souhaite emprunter le même chemin que toi ?
La porte est grande ouverte à tous. Le plus important c’est de croire en soi et d’être fort mentalement quoi qu’il arrive.
Merci Steeven d’avoir accepté de répondre à mes questions dans ces moments délicats. Bon courage pour la suite de ton parcours !!!
ByeBye Fans (ou pas) De Foot !!!!!!
Foss ti boug pa pèd foi DIEU est grand courage